Avec un CV étoffé par des participations à des expositions culturelles et l'élaboration de maquettes archéologiques, Djalal Bouakkaz est un jeune à l'esprit imaginatif. La dextérité de ses gestes lui a permis, en 2004, la constitution de la maquette du célèbre paquebot «Titanic». Cette œuvre lui a ouvert les portes des premières reconnaissances. Natif d'El Milia, il passe le plus clair de son temps dans son atelier, sis au boulevard de l'ALN, à travailler ses œuvres ou à effectuer des recherches sur internet. «C'est grâce à mon grand-père maternel, qui vit en France, que j'ai acquis ce local, autrement je serais sans atelier. Mon art s'appelle l'éco design, il s'appuie sur la récupération d'objets jetés, pouvant nuire à l'environnement, pour leur utilisation dans la confection de maquettes», explique-t-il. A 32 ans, ce jeune doué n'a qu'un rêve: créer un produit «made in Algéria». Ce rêve lui a inspiré le design d'un 4x4 militaire de tactique, qu'il a baptisé «RAD» (réponse). « Cette inspiration est le fruit d'un travail de recherche de 3 ans, j'ai navigué sur des sites spécialisés d'Internet et à travers ces recherches j'ai pu dégager l'idée de ce projet», dit-il. Notre artiste estime qu'il ne manque que la motorisation de ce véhicule pour voir concrétiser son rêve. A ce titre, il confie avoir proposé son projet au directeur de l'unité SNVI de Ouargla. «Je l'ai connu par Internet et je l'ai invité pour qu'il vienne voir le design dans mon atelier. Il m'a promis de venir et je m'impatiente de lui exhiber le projet», tient-il à nous informer. Au delà de ce projet, il souhaite établir un travail de partenariat avec cette unité. Pour le détail, Jalal insiste sur le fait que l'appellation «RAD» se veut être une réponse à ceux qui dénigrent son art comme à ceux qui l'encouragent. «Le jeune Algérien n'est pas synonyme de drogue et de violence, il a aussi un esprit de création. Mon projet est une preuve pour ceux qui dénigrent cette jeunesse. Il est aussi une manière de dire merci à ceux qui m'encouragent. RAD est ma reconnaissance à leurs encouragements», précise-t-il. Ayant une fierté algérienne dans ses fibres, le désigner Djalal s'étonne pourquoi l'Algérie n'a pas son modèle de voiture. «Les marocains ont leur voiture, les libanais aussi, alors pourquoi pas nous» s'interroge-t-il. L'art qu'il pratique est vaste, il se veut un monde de création et d'imagination avec des liens avec le cinéma de fiction. Il propose des oeuvres à mettre au point et à réaliser pour les grands riches. La confection de maquettes archéologiques et de jouets pour enfants est aussi le domaine de Djalal. «Autodidacte, j'ai savouré le plaisir de ma passion pour cet art lorsque j'ai vu mon nom figurer dans le livre Sétif à l'ère islamique, édité en 2007, à l'occasion de L'Algérie capitale de la culture Arabe, et auquel j'ai contribué par la confection de maquettes photographiées», s'enthousiasme le jeune créateur. Sur cette lancée, l'artiste a eu l'honneur d'être le maquettiste du livre Les Phéniciens en Algérie, une œuvre publiée en 2011 par le ministère de la Culture à l'occasion d'un événement culturel algéro-italien. Son aura l'a mené à l'exposition de son savoir-faire à la salle d'honneur des forces navales à Alger, en 2008. Son espoir repose sur le souhait de trouver un sponsor ou un organisme étatique pour l'aider à atteindre ses objectifs. Djalal se dit même capable de monter une entreprise qui pourra créer beaucoup d'emplois.