Près de 100 000 personnes ont répondu, dimanche, à l'appel de Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle au nom du Front de gauche, selon les organisateurs l Ce dernier a appelé à l'instauration de la VIe République et à battre Nicolas Sarkozy. Paris De notre correspondant Un dimanche de mobilisation pour le Front de gauche, qui regroupe le parti communiste français, des associations, des syndicats et des partis radicaux de gauche, et ce, malgré la pluie et le mauvais temps. Le premier temps fort de la mobilisation a commencé, dimanche après-midi, par une marche monstre qui a débuté de la place de la Nation jusqu'à celle de la Bastille. Au premier rang, on pouvait apercevoir, outre Jean-Luc Mélenchon, plusieurs autres figures du parti communiste français, mais aussi des représentants de syndicats et d'associations. Tous unis par un même slogan : «L'instauration de la VIe République qui fera naître une France moderne et juste». «Nous sommes heureux. Il y a une mobilisation intelligente, raisonnée et pleine de cœur», a jugé Jean-Luc Mélenchon qui a appelé à une «insurrection civique» qui, dit-il, a commencé le 18 mars et se terminera le 6 mai prochain au soir, avec la défaite de la droite à l'élection présidentielle. «Ouvrez la brèche avec vos bulletins de vote !» Ambiance de fête et bonne humeur régnaient dimanche lors de la marche. Des milliers de banderoles déployées et sur lesquelles on pouvait lire notamment «Vite la VIe République», «Un autre monde est possible» et «Vive la commune». D'autres phrases hostiles aux riches et aux patrons du CAC 40 ont également vu le jour lors de cette mobilisation qui a pour but, selon M. Mélenchon, de donner un souffle nouveau à la campagne présidentielle plutôt terne et dominée par deux candidats, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Militant de gauche, Adrien, travailleur social, semble être ravi par cette mobilisation. «Je ne m'attendais pas à une telle participation. C'est un signe que les choses sont en train de changer dans notre pays, grâce au discours offensif et de vérité de Jean-Luc Mélenchon». Et d'enchaîner : «C'est le seul parti (Front de gauche, ndlr) qui propose un véritable changement à gauche. Nous voulons une nouvelle Constitution et une assemblée constituante.» pC'est ce qu'a exactement dit M. Mélenchon dans un discours solennel d'une vingtaine de minutes. «Nous voici de retour, peuples des révolutions. Cette élection sera une insurrection civique. Toute l'Europe attend l'éruption du volcan français. Nous adressons notre salut fraternel aux Grecs, Portugais, Italiens, aux peuples mis sous la tutelle de l'Europe.» Applaudissements… Promettant d'empêcher les fascistes (Front national, ndlr) de s'emparer de la patrie, Jean-Luc Mélenchon a assuré que le droit du sol intégral sera appliqué pour tout enfant qui naîtra en France. Pour les femmes, il a juré, s'il était élu, de constitutionnaliser le droit à l'avortement, au nom de la liberté de chacune de disposer librement de son corps. Profitant du cinquantenaire des Accords d'Evian, M. Mélenchon a déclaré que la guerre d'Algérie est bien finie. «Nous sommes une même famille, peuples du Maghreb. Arabes et Berbères». Il a également appelé le peuple de France à exprimer son désarroi vis-à-vis de la politique conduite par la droite depuis 10 ans ; le leader de Front de gauche a demandé aux Français d'investir les places publiques, à Toulouse, à Marseille et partout ailleurs en France. Et de conclure son discours : «Je vous appelle à commencer ce printemps des peuples ! Ouvrez la brèche avec vos bulletins de vote !»