Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche, a affirmé que le premier voyage qu'il ferait, s'il était élu à la tête de l'Etat français, ce serait en Algérie. Si je suis élu président de la République, mon premier voyage sera en Algérie. Je voudrais leur dire que la guerre est finie et qu'on s'aime.» C'est ce qu'a déclaré Jean-Luc Mélenchon, jeudi soir, sur France 2 lors de l'émission «Des paroles et des actes» consacrée à l'élection présidentielle française prévue en mai prochain. Le leader du Front de gauche, qui regroupe le Parti communiste, le Parti unitaire, des associations, des syndicalistes et des citoyens, s'est dit convaincu qu'il y a plus de choses à faire du côté de la Méditerranée qu'avec les lointains pays de l'Europe de l'Est. Mélenchon, qui veut croire, cette année, à sa bonne étoile, même si les sondages le créditent de 5 à 8% d'intentions de vote, a appelé à la «résistance démocratique», à la «fierté » et à la «dignité ». Plaçant l'humain au cœur de son projet présidentiel, Jean-Luc Mélenchon prône le départ à la retraite à 60 ans, la construction de 200 000 logements par an, la prise en charge totale des soins médicaux par la Sécurité sociale et le SMIC à 1700 euros brut. Il a surtout promis de taxer lourdement les banques et les entreprises du CAC 40 (les quarante grandes entreprises françaises introduites en Bourse, ndlr). En tout, ce sont près de 195 milliards d'euros qu'il compte récupérer, en cinq ans de mandature, par le biais de ces multiples taxes que ni le Parti socialiste ni la droite ne veulent imposer, selon lui. «Pourquoi était-il possible de se soigner avant et pas aujourd'hui ? Pourquoi avant on avait des instituteurs et pas aujourd'hui ?», s'est-il interrogé. Sur le plan politique, Mélenchon a défendu le régime parlementaire. Il s'est dit également favorable à la régularisation des ouvriers sans papiers. Pour les autres, c'est-à-dire les sans-papiers qui ne travaillent pas, Mélenchon ne voit pas une autre solution plus économique que de les régulariser. Car, a-t-il expliqué, il faut au moins dix ans pour expulser environ 200 000 sans-papiers. Cela reviendra cher à la France et ne servira à rien. Pas du tout tendre avec les socialistes et encore moins avec la droite, le chef du Front de gauche a estimé que la victoire de la gauche dépend de la mobilisation du Front de gauche. Opposé à l'Europe «libérale», il a promis de s'affranchir du Traité de Lisbonne, de mettre fin à l'indépendance de la Banque centrale européenne et de refuser la libre circulation des capitaux.