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Commune de Aïn El Hammam : les oubliés de Aït El Djoudi
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Publié dans El Watan le 21 - 03 - 2012

Ce village qui compte 15 handicapés mentaux attend sa part de développement.
A cinq kilomètres du chef-lieu de Ain El Hammam, se trouve le village d'Ait El Djoudi, perdu en contrebas de la RN 15 menant vers Tizi Ouzou. Rien n'indique son existence, si ce n'est un début de piste qui ne semble mener nulle part. L'état de la route menant au bourg, sinueuse et dégradée à souhait, nous renseigne d'avance sur ce que nous allons y découvrir. Telle une sentinelle, un jeune handicapé mental d'une trentaine d'années se tient sur le bord de ce chemin désert, en contrebas de la décharge publique. Sur la place du village, des hommes viennent à notre rencontre. Pas besoin de les avertir à l'avance pour les rencontrer. Ils sont constamment là. Ils sont tous chômeurs ou handicapés.
Une quinzaine d'handicapés mentaux pour un village abritant moins de vingt familles, suscite bien des interrogations. Le chômage frappe de plein fouet toute la communauté. Même les quelques oliviers dont ils tiraient quelque subsistance ont été saccagés par les dernières intempéries. Isolés ou plutôt oubliés, les habitants d'Aït El Djoudi n'ont d'autres horizons que celui des flancs des collines, bordant la vallée des Aït Sidi Ahmed dont leur hameau est la quatrième fraction. Cependant, l'absence de logements décents est le problème crucial subi par la population locale.
A première vue, on se demande si ces masures d'où ils viennent de sortir sont habitées. De l'extérieur elles se ressemblent toutes et semblent sorties tout droit d'un autre âge. Aucune construction récente comme on en trouve dans la plupart des villages de Kabylie. Rafistolées sommairement après les bombardements subis durant la guerre de libération, elles ont été, plus tard, fragilisées par le mouvement du terrain qui a débuté en 1974, nous apprennent les derniers villageois qui sont restés, faute de moyens pour aller ailleurs.
A l'époque, la zone avait été déclarée dangereuse (elle l'est toujours), suite au glissement de terrain qui ne cesse d'affecter les chaumières recouvertes de tôle ondulée et qui tiennent encore debout par miracle. Elles présentent toutes des lézardes plus ou moins importantes. Pour la plupart des habitants, il ne reste qu'une seule pièce où s'entassent six ou sept, voire dix personnes, comme chez Mohamed Ourabah. «Les plus nantis sont partis dans les grandes villes. Nous autres, nous avons bénéficié de lots de terrains, en 1985, au lieu dit Baâouine, au sommet de la colline», nous rapporte notre interlocuteur qui précise que le lotissement relève de la commune d'Ait Aggwacha.
Si les premiers postulants ont érigé leurs constructions sans encombre, les derniers rencontrent des oppositions de la part de propriétaires de terrains de la commune d'Ait Agwacha dont la procédure d'expropriation, entamée depuis 1985, ne serait jamais allée à son terme. Ballottés entre deux communes, ils ne savent plus à quel P/APC se vouer. Leurs décisions d'attribution de l'aide à l'habitat rural proviennent de la commune de Ain El Hammam dont ils relèvent mais qui ne peut leur délivrer de permis de construire vu que le terrain dont ils sont bénéficiaires dépend de la commune voisine.
Un imbroglio qui dure depuis des décennies. Pour rejoindre l'école, les enfants doivent, par tous les temps, gravir une pente de deux kilomètres, en pleine forêt, dès six heures du matin. Pour éviter de les livrer aux chacals et autres chiens errants, les parents doivent les accompagner le matin et aller à leur rencontre, le soir. Pendant ce temps, Na Fazia, sans aucune ressource ni personne pour lui venir en aide, ne mange et ne loge que grâce à la générosité de ses voisins tout aussi démunis. Sa baraque, en tôle, qui lui restait après l'effondrement de sa maison durant les intempéries de 2005, vient de tomber à son tour. Ses effets sont toujours enfouis sous les décombres. Elle n'ose y toucher, attendant qu'une hypothétique commission communale vienne constater les dégâts, dans le cadre de l'aide aux victimes des intempéries. Pour illustrer leur isolement, un villageois nous raconte qu'«une vieille femme a vécu avec deux côtes cassées, durant vingt jours avant d'être évacuée à l'hôpital et ce, grâce aux moyens dérisoires des villageois, la piste étant obstruée par la neige.»
Pourtant, dans la région, personne n'ignore le lourd tribut payé par les Ait Sidi Ahmed à la guerre de libération. Chaque famille compte un chahid ou plusieurs. Le village, lieu de prédilection des maquisards, a été rasé par l'aviation française en 1958. Peu exigeants, les habitants ne demandent qu'un toit et la prise en charge de ceux qui sont dans le besoin. Cinquante ans après l'indépendance, les habitants d'Aït El Djoudi pensent qu'il est temps que les responsables se penchent sur leur sort.


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