L'unique fausse note pour ces activités culturelles, organisées par les associations à Koléa, demeure l'absence d'espace adéquat pour accueillir les dizaines de familles avides d'évasion et de création artistique, notamment la musique andalouse et le théâtre. Cela ne diminue en rien la bonne volonté de la direction de l'ENI (Ecole nationale des impôts) de Koléa, qui a mis à la disposition des associations son amphithéâtre, afin de continuer à organiser leurs événements culturels. D'ailleurs, on vient de promettre à l'assistance, une fois de plus, que l'ouverture de la maison de la culture de Koléa est programmée pour le mois d'avril prochain. Pour revenir à la 3e édition de koléandalouse, elle s'est clôturée vendredi, avec une touche particulièrement maghrébine. Tunisiens et Marocains étaient aux côtés des Tlemcéniens, Constantinois, Algérois et Koléis, pour chanter et déguster quelques bouchées de pâtisserie d'anniversaire de l'association Dar El Gharnatia de Koléa, samedi aux premières heures. Les soirées du mercredi au vendredi étaient réglées au rythme des notes de musique andalouse des 3 écoles algériennes, avec, en plus, des notes musicales marocaines et tunisiennes. Le wali de Tipasa, Layadi Mostefa, présent lors de l'ouverture de koléandalouse, assis au 1er rang, s'est laissé bercer par les airs musicaux produits par les meilleurs élèves de l'Ecole de Dar El Gharnatia, allant jusqu'à prendre des photos à l'aide de son téléphone portable, afin d'immortaliser ces moments magiques. Un mélomane discret. Les familles très nombreuses affichaient leur bonheur au milieu de cette ambiance conviviale qui avait régné tout au long de cette 1re soirée. Après la zorna, le maestro Mohamed Chérif Saoudi avait dirigé son orchestre pour interpréter, en une vingtaine de minutes, un répertoire andalou qui s'articulait autour de naklab noual, insiraf maya, khlassat moual et magtâa touchia isthal marocain. Les jeunes artistes (filles et garçons), enveloppés dans leur costume traditionnel, ont pu ainsi faire découvrir toute une panoplie de la richesse vestimentaire de l'artisanat algérien. L'ultime soirée de cette 3e édition aura révélé sans aucun doute 2 jeunes filles virtuoses, l'une tlemcénienne, avec son r'bab, et l'autre constantinoise, avec sa derbouka. Elles ont épaté les familles mélomanes, y compris les artistes professionnels présents. A minuit, le chanteur tunisien de Monastir, Mahmoud Frih, a fait l'impasse sur la 3e partie de son programme de musique andalouse, pour plonger et entraîner les familles mélomanes présentes dans une autre univers, en interprétant des chants populaires tunisiens connus en Algérie. Le refrain était assuré par le public. «C'est pour vous réveiller, lance-t-il au public, j'admire cette assistance qui est restée patiente de 20h jusqu'à minuit, pour assister à cette fête maghrébine, enchaîne-t-il, alors lâchons-nous pour fêter le 40e anniversaire de nos frères de Dar El Gharnatia», conclut-il. Une liesse générale s'installe à l'intérieur de l'amphithéâtre. Ammi Ali, dont l'âge avoisine les 80 ans, a dansé durant de longs moments. Les youyous fusaient de partout. L'Espagnol, Ibrahim Pérez, aura vécu ces moments de rêve. «Il faut être présent pour ressentir ces instants incroyables, nous avoue-t-il, je ne peux pas les décrire à mes compatriotes espagnols de l'Andalousie», conclut l'invité venu de Grenade (Espagne). Le rideau est tombé. Le rendez-vous est pris pour 2013.