Plusieurs islamologues, chercheurs, juristes de différentes nations ont répondu à l'invitation adressée par le Haut conseil islamique (HCI),organisateur de ce séminaire qui prendra fin demain l Des chercheurs non musulmans prennent également part aux travaux. Les travaux du colloque international sur «La réforme et la jurisprudence chez les savants musulmans, entre passé et présent» ont été inaugurés, hier, au Club des Pins (Alger). Plusieurs islamologues, chercheurs, juristes de différentes nations ont répondu à l'invitation adressée par le Haut conseil islamique (HCI), organisateur de ce séminaire qui prendra fin demain. A l'issue des travaux, des rapports de synthèse seront élaborés. Ils seront mis à disposition des universités algériennes et d'une centaine de centres universitaires situés dans des pays musulmans. Des publications seront diffusées pour expliquer le contenu spirituel de l'islam dans «l'objectif de l'innocenter des porteurs de l'intégrisme sanguinaire et abrutissant». Le HCI voudrait entretenir ce genre de manifestations pour «transmettre le message de paix de l'islam et barrer la route aux tentatives fanatiques qui menacent la frange juvénile de la société», expliquent les organisateurs. Le président du HCI, Cheikh Bouamrane, a, lors de son allocution, indiqué que «le colloque, auquel participent d'éminents chercheurs spécialisés dans l'histoire et l'évolution de la pensée islamique, vise également à décrypter les théories des orientalistes sur la question de l'ijtihad et ses conséquences sur la réalité du monde musulman». L'ijtihad moderne Selon l'Algérien Cheikh Abdesselam, «l'ijtihad dans l'islam est un effort et un développement de pensée pour mieux comprendre notre religion dans le temps et selon l'environnement dans lesquels vivent les individus». Pour l'Egyptien Khaled Takkieddine, secrétaire général du Conseil supérieur des imams du Brésil, «il est plus que jamais nécessaire pour les musulmans d'interpréter l'islam en prenant en compte des données du XXIe siècle. Nous ne sommes pas obligés d'appliquer à la lettre ce qui a été écrit par les penseurs musulmans des siècles passés. Il est possible de se référer à leurs efforts, mais les thèses islamiques ont besoin d'un renouveau pour mettre fin à toute incompréhension et tout amalgame». Durant cette première journée du colloque, des intervenants ont abordé plusieurs aspects. Pour l'islamologue et chercheur à l'université de Damas, le Syrien Ahmed Halouani, «l'ijtihad des penseurs musulmans de la Nahda (Renaissance) à partir de la fin du XIXe siècle, a eu lieu en pleine période de colonisation au cours de laquelle les populations musulmanes ont été réduites à l'état de l'ignorance. De ce fait, la Nahda avait jeté les prémices d'un renouveau islamique mais qui n'a pas été pris en charge après les indépendances». Et de poursuivre : «Mais il ne faut surtout pas oublier que les penseurs de la Nahda, comme Mohamed Abdou, l'Emir Abdelkader, Djamel Eddine El Afghani, El Kawakibi, Arslane Chakib, Ben Badis, ont été très en avance. Ils sont les précurseurs de l'ijtihad moderne. Ils ont traité de toutes les questions : politiques, économiques et sociales.» Notons la participation à ce colloque de représentant venus de 20 pays étrangers et 11 universités algériennes. Des chercheurs non musulmans prennent également part aux travaux.