La 12e édition du Festival national du film amazigh qu'abrite la wilaya de Tizi Ouzou, depuis le 24 mars, consacre un hommage particulier à Azzedine Meddour et au staff du film La Montagne de Baya, dont le tournage a été endeuillé par la mort accidentelle, le 1er décembre 1995, dans la région de Bouzeguène, de 13 comédiens et membres de l'équipe de tournage. Outre une exposition de coupures de presse et de photos (dont un entretien réalisé par Tahar Djaout et publié dans Algérie Actualité en mars 1981), retraçant l'itinéraire artistique de ce réalisateur à la maison de la culture Mouloud Mammeri, il a été procédé à la projection, à l'hôpital psychiatrique de Oued Aïssi, du film La Montagne de Baya, sorti sur les écrans en décembre 1997. Troisième film indépendant après Machaho et Bab El Oued City, ce film en langue berbère a été sélectionné à la Mostra de Venise en 1997. Tirée d'une légende kabyle, ce long métrage est un témoignage historique sur la condition des résistants kabyles à l'époque coloniale et un hommage à la femme algérienne. Titulaire d'un diplôme en cinéma à Moscou en 1978, Azzedine Meddour exercera comme réalisateur à la télévision algérienne (ex-RTA), puis à l'Entreprise nationale de production audiovisuelle (ENPA), où il y a réalisé de nombreux courts métrages et documentaires. En 1993, il devient actionnaire d'Imago productions qui coproduit son premier long métrage, La Montagne de Baya. Il fut aussi membre fondateur du Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques (RAIS) et vice- président de l'Association des réalisateurs producteurs algériens (ARPA). Le 8 mai 2000, alors qu'il était souffrant, il a reçu la Médaille d'honneur et une attestation de reconnaissance pour ses œuvres. Il décède le 16 mai 2000 à l'âge de 53 ans.