Azzedine Meddour est connu essentiellement par son film La Montagne de Baya, un long métrage qui obtiendra un énorme succès auprès du public et sera le premier film en langue berbère à faire partie de la sélection officielle de la Mostra de Venise. Mais pour aboutir à cette production, ce réalisateur a enduré pendant 11 années des blocages de diverses parties, même de certains de ses collègues qui ont tout fait pour que ce film ne voie pas le jour. Né en 1947 à Timezrit, daïra de Sidi Aïch près de Béjaïa, Azzedine Meddour fait des études de lettres françaises à l'université d'Alger, puis des études de cinéma à l'école de Moscou. A partir de 1978, il réalise pour la télévision algérienne, puis pour l'ENPA (Entreprise nationale de production audiovisuelle) de nombreux courts métrages qui remportent des prix internationaux. En 1993, il est actionnaire d'Imago Production puis membre fondateur du Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques). Il fut vice-président de l'ARPA (Association des réalisateurs producteurs algériens). Azzedine Meddour décède le 16 mai 2000 à l'âge de 52 ans. Ancien réalisateur de télévision, il a réalisé plusieurs films, émissions et téléfilms, dont Les Nouvelles Croisades, Combien je vous aime, La Légende de Tiklat, Djurdjura, Le Chacal doré, mais c'est La Montagne de Baya qui l'a rendu célèbre. Le film, qui est en quelque sorte un mythe, raconte l'histoire qui se déroule sur les montagnes de Kabylie au début du siècle dernier. Les derniers groupes de résistance berbère ont cédé devant l'invasion française, les villageois ont été dépossédés de leurs terres et pourchassés... Certains d'entre eux réussissent à gagner une montagne aride qui deviendra leur lieu d'exil. Plusieurs prix internationaux Baya, fille du guide spirituel de la communauté, assiste au meurtre de son époux par son rival de toujours, Saïd, le fils du bachagha. Celui-ci lui remet une bourse de louis d'or. Baya refuse de remettre aux paysans cette somme qui, pourtant, leur permettrait de payer l'impôt de guerre et de récupérer leurs terres. Elle est isolée au milieu des siens, partagée entre son amour secret pour Djendel, le guerrier poète qui leur a donné refuge, et le sort de sa tribu. Azzedine Meddour a eu plusieurs prix dont le prix du public au Festival de Venise en 1997, prix du jeune public à Palaiseau, Grand Prix du Cerist pour Le Chacal doré en 1985, 1er prix du Festival américain du film à New York, section «Perspective» pour Combien je vous aime, prix spécial du jury à Prague, mention au Festival de Monte-Carlo pour Entre nous. Azzedine Meddour avait du talent et de la modestie.