A cinq jours des élections sénatoriales partielles, l'échiquier politique local, marqué par le duel FLN-RND, s'est bel et bien mis en branle. Les grands électeurs devront trancher lors de ce scrutin pour départager les deux principaux concurrents, M. Semghane du RND et M. Reguieg du FLN. Les deux partis de la coalition gouvernementale s'éveillent ainsi à la vie électorale et aux yeux des observateurs, ce duel devra se jouer « très serré. » A 42 ans, Salah Eddine Reguieg est le désormais candidat du FLN. Il devra affronter M. Semghane mohamed, son rival du RND. Ce dernier a été vainqueur des primaires du parti d'Ouyahia, qui a été accrédité de 31 voix. Mais, avant tout, ce maire de Bethioua doit faire face au premier vice-président de l'APW qui apparaissait, en tous cas, jeudi, lors d'une réception de campagne organisée à l'USTO, comme un candidat sûr de lui car, pourvu des voix du parti majoritaire dans les deux assemblées locales. Lors des primaires, organisés au sein du parti, il a été en effet accrédité de 43 voix, loin devant son poursuivant immédiat qui n'a eu que 16 voix. Pour s'assurer le poste de sénateur, les deux concurrents doivent faire appel à leur force mobilisatrice. A priori, en termes d'arithmétique électorale, c'est sans doute le représentant de la majorité du parti de Belkhadem qui est favori. Majorité qui fait autant valoir ses 114 élus des deux assemblées locales contre seulement 63 élus aux couleurs du RND. Mais à priori seulement, car ce vote doit aussi tenir compte des coulisses. Des coulisses alimentées par une succession d'événements que vit surtout le parti de Abdelaziz Belkhadem, le SG très audible qui est, au demeurant, très attendu par les militants pour souder les structures qui peinent à reprendre forme. Les séismes politiques se produisent coup sur coup, le parti vient de vivre une période de crise quasiment sans précédent. Animées par les intérêts de leur parti ou par le souci de leur propre avenir, les élites locales du parti se sont muées en activistes. De débat en réunion, de rencontre en coup de téléphone, elles jouent sans complexe d'une proximité supposée pour valoriser des interlocuteurs en attente de reconnaissance. Cette union de conjoncture trahit une réalité plus profonde : le FLN local se doit vite de se restructurer. Le siège de la Mouhafadha est toujours sous scellés. Ce qui est emblématique d'un dysfonctionnement général. En attendant, Abderrezak Bouhara veille toujours à superviser le travail de M. Freha, désigné à la tête de la commission provisoire de restructuration du parti. Ils vont tenter de convaincre le maximum de monde pour « se positionner autour de cette commission et gommer les aspérités de scissions. » Certains comptent sur cette commission pour cristalliser leurs attentes. C'est le cas de certains cadres inquiets de leur avenir et qui cherchent désespérément à rallier le bon camp. « C'est la conjonction de trois problèmes de fond », explique un militant responsable d'une Kasma. « La restructuration, dit-il, c'est un agenda, un intérêt du parti et une unité. Or, l'agenda du parti n'a pas été favorable - difficile de prendre le temps quand on passe de réunion en réunion, de débats en débats... Ce qui complique encore la communication. » Avec cette échéance électorale, l'unité des rangs est indispensable.