La création dans une première phase de 30 nouveaux emplois et la formation de 10 stagiaires dans le tissage traditionnel, que l'association des activités artisanales de la wilaya de M'sila a initiées au profit des femmes et des jeunes filles de la localité de Zitoune de la commune de Maâdid, semblent être compromis, dès lors que le P/APC s'est inscrit en porte-à-faux avec cette initiative, refusant l'octroi d'un local au centre des activités de la jeunesse de Zitoune. Ce local que l'association, présidée par Mme Dahmani Nouara, sollicite, « est destiné au lancement de l'opération formation de dix stagiaires dans le tissage traditionnel, dont une convention a été signée avec le centre de formation professionnelle d'Ouled Derradj ». Celle-ci devrait débuter aujourd'hui. « L'octroi du local, nous dira Mme Nouara, est devenu une urgence, eu égard au délai imparti. Cela ne semble pas avoir altéré la sérénité du P/APC qui n'a pas voulu répondre, nous réservant une fin de non-recevoir à toutes nos doléances qui versent pourtant dans l'intérêt général. » Ce centre, que nous avons visité, est composé de 9 bureaux de différentes dimensions, et dont l'un est tristement vide avec quelques tables usées. « La poussière a envahi de toutes parts le bureau », de l'avis même de la personne qui est en charge de ce centre. Pour être dans le délai pour le lancement de la formation des stagiaires, Mme Nouara a pris ses dispositions en achetant la matière première : 9 quintaux de laine et 10 métiers à tisser. Celle-là est stockée dans un des bureaux du centre de Zitoune. Elle est l'élément enclencheur de l'activité artisanale à Zitoune après son coup de grâce durant l'année 1991 par la mise à contribution, dans une première phase, de 30 femmes activant chez elles, et également pour la formation des 10 filles stagiaires. « Opération qui ne va pas être la dernière, eu égard à la forte demande en la matière », nous a précisé Mme Nouara. Et d'ajouter : « Cette opération de création de 30 emplois à travers la formule du travail à domicile, à laquelle s'est greffé l'apprentissage dans la filière tissage traditionnel, n'aurait pas été une réalité sans la contribution du ministère de la Solidarité nationale qui nous a octroyé une aide financière de 400 000 DA pour le lancement de l'activité artisanale. » Et de préciser : « Une convention a été signée entre l'association et le ministère le 21 novembre 2005. » Cette amorce de l'activité, qui semble ouvrir de nouvelles perspectives pour l'artisanat traditionnel, « suscite un regain d'intérêt pour le centre de fabrication artisanale de Zitoune, pour lequel l'association projette une intense activité, après sa rétrocession par l'APC de Maâdid », nous dira Mme Nouara. La DGSN accapare le centre « Seulement, le P/APC, nous dira Mme Nouara, refuse de nous le rétrocéder, pour la simple raison que ce centre est prédestiné aux services de police. » L'adjoint du chef de sûreté de la wilaya de M'sila nous a confirmé cette affectation. « Ce centre va servir de siège à la brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ), qui va être incessamment érigé à Zitoune. » « Seulement, cette infrastructure n'est pas conçue pour un siège de la BMPJ, car pour l'occuper, il va falloir la détruire totalement et la reconstruire sur les normes requises d'une structure de police », dira Mme Nouara. Dans ce cas, s'est-elle interrogée, « pourquoi ne pas le rétrocéder aux professionnels de l'artisanat pour relancer l'activité économique et améliorer la situation socioéconomique des citoyens ». Au lieu de laisser le centre de fabrication artisanal jouir de sa vocation initiale et faire vivre des dizaines de famille, on préfère détruire le centre et bâtir à la place la BMPJ. En tout cas, dans cette wilaya, la DGSN avec la bénédiction des autorités locales, s'est toujours arrangée pour occuper des infrastructures publiques, relevant même de la santé dans certains cas. Dans ce sillage, l'appropriation du centre par la DGSN rentre dans le cadre d'une approche qui a, de tout temps, prévalu dans cette wilaya. Lors de notre passage à Zitoune, il nous a été donné de constater l'état piteux dans lequel se trouve le centre de fabrication artisanale de Zitoune. Il est totalement délabré, la clôture en dur arrachée par endroits ; tout indiquait que centre était livré aux aléas des hommes et du temps. L'intérieur du centre n'est pas en reste, la détérioration s'étale dans toute son ampleur, offrant un spectacle de désolation. Ce qui n'honore pas l'APC de Maâdid qui a laissé dépérir un centre, qui, jusqu'à 1991, était un lieu de rayonnement de l'activité artisanale employant plus de 500 personnes et à l'origine de l'aisance matérielle de 12 000 habitants. Ce centre n'est utilisé que pour le stockage d'un volume important de bois de coffrage qui appartient, nous dit-on, au vice-président de l'APC de Maâdid. « L'amorce de l'activité artisanale à Zitoune a suscité un certain engouement auprès des femmes notamment. Celles-ci exhortent les autorités locales à lever les obstacles qui minent l'initiation de cette association, qui n'a en fait pour objectif que la relance de l'activité artisanale à l'échelle de la wilaya », nous dira Mme Nouara. Nos tentatives pour joindre le P/APC de Maâdid se sont avérées vaines, sauf pour le secrétaire général de la commune qui affirme ne pas être au courant de cette affaire.