Activité n L'insuffisance des aides à la formation aux activités du tissage traditionnel, limite les perspectives de développement de cette activité pourtant lucrative. Cet état de fait a obligé les deux associations locales à réduire de trente à moins de vingt le nombre de postes de formation offerts à des jeunes filles dans la commune de Maâdhid, indiquent Mmes Nouara Dahmani et Zineb Maâche, respectivement présidentes de l'association de wilaya pour les artisanats traditionnels et de l'association Wafa pour la protection de l'artisanat. «La formation est un service public et exige de ce fait une aide publique», soutiennent-elles, relevant que deux associations ne peuvent supporter, à elles seules, la totalité des charges financières inhérentes à une formation de qualité, aussi bien pour les techniques de tissage que pour la gestion des stocks et le marketing car il faut bien commercialiser les produits fabriqués. Outre la prise en charge de la formation de leurs jeunes adhérentes, les deux associations disent rencontrer des difficultés à s'approvisionner en matières premières, notamment en fils de laine à la fois rares et très coûteux puisqu'ils sont cédés à 2 000 DA le kg. Plusieurs métiers à tisser ont été octroyés à ces deux associations au cours des dernières années, au titre du soutien à l'emploi des jeunes, mais cela reste insuffisant et incorrectement ciblé car, notent-elles : «Ces équipements traditionnels existent, en fait, dans chaque maison de Zitoune ou de Maâdhid.» La totalité des femmes, soit près de la moitié des 14 000 habitants de Zitoune,«pratique le tissage, qu'il s'agisse d'étudiantes, de cadres ou de femmes au foyer», soutiennent ces deux responsables d'associations qui assurent que le quart des produits de tissage de la wilaya de M'sila provenait, jusqu'à une période récente, de cette localité. Cette région a, de tout temps, été réputée pour son tissage artisanal. Un centre de l'artisanat y a même été opérationnel jusqu'au début des années 1990, fournissant aux artisanes locales la matière première et assurant l'écoulement de leurs produits à la manière d'une coopérative professionnelle. Les artisanes espèrent aujourd'hui remettre cette formule au goût du jour de façon à promouvoir l'artisanat en général, à favoriser la formation et à offrir une source de revenus. Actuellement, d'importantes quantités de tapis, de couvertures, d'oreillers, de burnous et de kachabias attendent d'être écoulés à Zitoune, selon les responsables de ces deux associations qui expliquent cette mévente par «le prix de vente de ces produits, relativement élevé vu qu'il s'agit d'objets authentiques», mais, surtout, par un «déficit en marketing». Mmes Dahmani et Maâche se joignent à l'appel lancé par les jeunes adhérentes aux deux associations de promotion de l'artisanat pour la création d'une maison de l'artisanat à Zitoune ou à Maâdhid pour «former, faire aimer cette activité authentique et offrir une vitrine valorisante pour l'exposition et la promotion des produits de tissage du Hodna».