Dans un mois, notre pays retrouvera son indépendance et sa liberté ! Dans trente jours donc, je serais de nouveau chez moi, en Algérie, parmi les miens… La séparation aura duré un an, un an de dures souffrances, mais aussi d'expériences exaltantes. Je me souviens encore de ta première lettre où tu me disais ‘La gazelle ne mangera pas le lion'. Eh bien, nous avons mangé le lion, un lion plus que féroce, et la gazelle retrouvera sa liberté !» Tel est un extrait d'une lettre écrite par Ali André Mecili un certain 30 mars 1962 de Tripoli à un ami italien, qui prouve l'attachement et l'engagement d'un homme pour son pays et pour lesquels il a été lâchement assassiné un certain 7 avril 1987 à Paris. «Nous voici en 2012, année de la commémoration du cinquantenaire des Accords d'Evian et de l'indépendance de l'Algérie. Comment ne pas faire le rapprochement avec une autre commémoration à laquelle nous sommes fidèles, celle de l'assassinat, il y a vingt-cinq ans, de l'avocat André Ali Mecili, compagnon de Hocine Aït Ahmed et porte-parole de l'opposition algérienne démocratique, exécuté à Paris le 7 avril 1987 sur ordre des services secrets algériens», souligne un communiqué de la famille et les amis d'Ali Mecili, annonçant un rassemblement le 7 avril prochain pour rendre hommage à Mecili et pour continuer de réclamer que ses assassins soient jugés. «Ali a lutté pour l'indépendance de son pays… Mais la gazelle a rencontré d'autres lions tout aussi féroces et Ali, poursuivant le combat initié lors de la lutte contre le système colonial, a été assassiné pour s'être opposé, au nom de la démocratie et des droits de l'homme, à un pouvoir autoritaire qui avait confisqué les idéaux de la révolution», souligne sa veuve Annie Mecili dans son communiqué. Cette dernière affirme qu'entre les deux commémorations (celle du cinquantenaire de l'indépendance et les 25 ans de l'assassinat de Mecili), «s'inscrivent tous les espoirs et toutes les déceptions, toute la tragédie du peuple algérien». Rendez-vous est donc pris pour le 7 avril pour un recueillement sur la tombe de Mecili.