Depuis quelques années, l'Epic arts et culture sombre dans l'indigence. Après avoir montré au tout début des signes de renouveau culturel, l'institution tombe en léthargie. A croire que l'établissement opère une rupture dans le continuum de la politique culturelle de proximité, balayant d'un revers de la main l'évidence de l'auteur de La Montagne de l'âme, le prix Nobel de littérature, Gao Xingjian : «La culture n'est pas un luxe, c'est une nécessité.» Six cents travailleurs de cette auguste institution relevant de la wilaya se tournent pratiquement les pouces tant l'esprit d'initiative est absent, voire muselé. L'établissement se «bunkerise», et l'action culturelle se paupérise, au grand dam des artistes affirmés ou en herbe, disent les habitués des lieux. Si les espaces d'expression culturelle – médiathèques, galeries, salles et cybergaleries –, telles que Nerdjas, Bachir Mentouri (ex-Pichon), Mohamed Temmam, Agha, Ibn Khaldoun à Alger-Centre, Rouiched (rue de Tripoli) et Tessala El Merdja, sont cadenassées pour des raisons qui, le moins qu'on puisse dire, restent contestables, le reste de la trentaine de médiathèques ou centres culturels que compte Arts et culture végètent dans les abysses de la médiocrité, relève-t-on par-ci, par-là. Les rencontres ayant trait à la littérature jeunesse, la lecture publique, au théâtre et autres manifestations tels les vernissages et après-midi récréatifs pour enfants ne meublent plus ces espaces que sont les médiathèques. Même les activités artistiques qu'abrite le Centre culturel de l'Apreval, un joyau qui s'élève sur quatre niveaux, font quasiment grise mine et sont réduites à la portion congrue. C'est la disette comparativement aux programmes proposés par l'opérateur culturel il y a quelques années. L'action culturelle se confine dans des galas de déhanchements de «chtih oua r'dih», des spectacles de clown et de magie jusqu'à l'overdose, à cause d'une direction qui «gère la chose culturelle comme on gère une épicerie», laissent entendre des travailleurs qui affichent leur ras-le-bol. A fortiori, lorsque la direction de la wilaya chargée du secteur s'abandonne à l'inertie ne juge pas utile de consentir un effort et estime qu'il n'est pas urgent de changer ce qu'il y a à changer, en donnant du sang neuf à une gestion qui se complaît dans l'action apathique non sans étouffer les bonnes volontés.