Le plateau de Lalla Setti, un site naturel protégé qui culmine à plus de 1 000 mètres d'altitude, fait aujourd'hui l'objet d'un envahissement par le béton et d'un début d'urbanisation rampante. Une situation qui n'a pas laissé indifférente l'Association pour la sauvegarde et la promotion de l'environnement de la wilaya de Tlemcen (Aspewit). Son président, Morsli Bouayed, dénonce avec force: «Cette agression lui ôte de façon irréversible son caractère naturel et menace son équilibre sensible et fragile. Alors même qu'il s'agit d'un territoire réglementé, car faisant partie du parc national de Tlemcen, destiné à être protégé en vertu des lois relatives à l'environnement et aux domaines naturels». M.Bouayed n'y va pas avec le dos de la cuillère: «Les pouvoirs publics semblent vouloir faire fi de cette réglementation et ont déjà entrepris plusieurs réalisations contraires à la destination du parc». Inquiète, l'Aspewit interpelle le président de la République. «Notre préoccupation pour la défense et la protection des espaces naturels intégrés à l'environnement de la ville de Tlemcen ne semblent pas trouver écho auprès des autorités concernées et, ce, malgré nos maintes interpellations à l'endroit de M.le wali (…)» : «Dans votre discours du 15 avril 2011, vous avez appelé les citoyens à s'impliquer dans les affaires sociales. Nous le faisons, mais en vain». Ce qui suscite davantage le courroux des écologistes, c'est le projet d'implantation d'un centre de regroupements sportifs sur le plateau de Lalla Setti, sur un terrain de 11 hectares de vergers et de terres agricoles. «Nous ne nous dressons contre aucun projet étatique, mais nous demandons seulement la relocalisation du projet en question, en dehors du site précité. Nous demandons de stopper ce que nous considérons comme un glissement progressif vers l'urbanisation du site, supposé être un site protégé».