Lorsqu'ils ne désertent pas leurs positions, les militaires maliens rallient le MNLA. Le dernier et le plus important est le colonel-major Elhadj Ag Gamou, commandant des troupes maliennes dans la région de Kidal, qui a rejoint avec quelque 500 hommes les rangs de la rébellion. Dans une déclaration signée de sa main et diffusée samedi par le mouvement, l'officier appelle «l'ensemble des Azawadis à rejoindre et renforcer le MNLA dans sa lutte pour l'indépendance, car il reste aujourd'hui la seule organisation capable de sortir notre peuple du gouffre dans lequel l'a entretenu le Mali plus de 50 ans. Nous dénonçons la mauvaise gestion et la politique de l'autruche de l'Etat malien dans l'Azawad et déclarons à tous notre démission de toutes ses instances». Le colonel exhorte la communauté sous-régionale, régionale et internationale à aider le peuple de l'Azawad à travers le MNLA pour son accession à l'indépendance, en précisant : «Toutes nos expériences sont acquises au profit de l'Azawad et pour l'intérêt du peuple de l'Azawad dans l'atteinte de son objectif d'indépendance et la restauration des droits spoliés». Il rappelle que «toutes les crises survenues jusque-là dans l'Azawad sont révélatrices de la résurgence d'actions libératrices, longtemps différées par les citoyens. Elles constituent l'expression du sanglot d'un peuple meurtri, tyrannisé, bafoué, spolié et manipulé tout au long de sa péripétie historique. L'Azawad attend d'être élagué de ses branches superflues, des gouvernements maliens successifs gouvernant par la famine, la paupérisation, l'intimidation et le vol. Les légitimités politiques, usurpées ça et là, confèrent des démocraties à vie, accentuant la nécessité d'une rupture radicale avec la pratique en cours». Le 21 mars dernier, le MNLA a présenté une longue liste d'officiers, sous-officiers et élus qui ont rallié ses rangs. «Considérant le sabotage et le refus volontaire d'appliquer les accords et pactes issus des différentes rencontres et négociations entre l'Etat malien et les représentants des populations de l'Azawad, les massacres perpétrés par l'armée du Mali sur les populations civiles innocentes, l'engagement et la détermination du MNLA à mettre fin à cette situation, nous, élus, officiers, sous-officiers et hommes de rang, représentant lesdites populations au niveau des conseils communaux, des conseils des cercles, des assemblées régionales, du Haut conseil des collectivités territoriales, de l'Assemblée nationale et des instances des forces de l'ordre et de sécurité, déclarons notre ferme condamnation des massacres perpétrés par l'armée malienne sur les paisibles populations de l'Azawad et notre opposition à l'organisation des élections. En conséquence, nous annonçons notre démission des différentes institutions ci-dessus nommées.» Parmi les signataires, 63 élus entre députés et municipaux et 28 officiers du grade de colonel, lieutenant, lieutenant-colonel et capitaine.