278 pièces archéologiques ont été récupérées l'année dernière et au cours du premier trimestre 2012. En l'espace de dix ans, la Gendarmerie nationale a récupéré 10 725 pièces archéologiques. 11 sites archéologiques ont subi des fouilles clandestines. Le trafic des biens culturels est devenu un marché des plus lucratifs en Algérie. 25 milliards de centimes, c'est le prix d'une statue en marbre représentant une dame du Proche-Orient. Cette affaire remonte au 26 septembre 2011, dans la région de Sétif. Le 28 janvier de la même année, une autre statue contrefaite, fabriquée dans un alliage de silicium et d'aluminium, a été proposée à 350 millions de centimes dans la région de Chlef ; l'original date de l'époque égyptienne. Selon toutes les données, le trafic des pièces archéologiques a pris des proportions alarmantes. 278 pièces ont été récupérées durant l'année dernière et le premier trimestre de l'année en cours. Ce chiffre n'est que la partie visible de l'iceberg. D'après le bilan de la Gendarmerie nationale, le trafic dans le domaine de la numismatique (monnaies anciennes) vient en tête de liste à hauteur de 55% des objets saisis. «Les pièces de monnaie anciennes représentent les objets les plus prisés par les trafiquants du fait de la facilité avec laquelle elles peuvent être transportées, dissimulées et écoulées», explique la cellule de communication de la Gendarmerie nationale dans un bilan rendu public. Le commerce illégal d'objets archéologiques prend de plus en plus d'ampleur. Vu les bénéfices réalisés, ce trafic est devenu l'activité la plus importante des réseaux spécialisés. Pièces préhistoriques, armes antiques, numismatiques, statues, stèles funèbres, tous les éléments reconstituant l'histoire la plus lointaine du peuple algérien à travers les différentes époques archéologiques ont été pillés et fait l'objet de trafic. La prolifération de ce trafic laisse entendre que des acheteurs potentiels existent. Ainsi, des colonnes, des chapiteaux et des mosaïques d'art architectural local ont été saisis. Pour ces dernières pièces, le taux des saisies est de 5%, tandis que les armes antiques représentent 6%. La question qui s'impose est relative à la provenance de toutes ces pièces. Y aurait-il des fouilles clandestines ? Qui sont les fouilleurs ? D'après une affaire traitée par la Gendarmerie nationale, des fouilles clandestines ont été menées par un réseau de spécialistes dans le trafic des pièces archéologiques. Comment ces personnes ont-elles réussi à déterminer le terrain où ces objets étaient enfouis ? Ont-elles des connaissances approfondies dans la prospection ? Les enquêtes menées jusque-là n'ont rien révélé du statut professionnel de ces fouilleurs. L'enquête enclenchée le 31 octobre 2011, dans la région de Guelma, a permis la récupération de trois lampes à huile et une assiette en poterie remontant à l'époque romaine. Le suspect activait dans l'Est algérien et s'adonnait à la contrebande de pièces archéologiques. Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, 23 affaires ont été traitées et 27 personnes ont été arrêtées en 2011. Par ailleurs, lors de leurs investigations, les unités de la Gendarmerie nationale ont découvert 11 sites archéologiques ayant subi des fouilles clandestines. Ces emplacements ont été signalés aux services culturels concernés. Il convient de rappeler qu'en l'espace de dix ans, la Gendarmerie nationale a récupéré 10 725 pièces archéologiques. Des formations de recyclage sont organisées par le commandement de la Gendarmerie nationale au profit du personnel chargé de la protection des biens culturels en vue de lutter efficacement contre ce fléau.