Vente illégale des objets archéologiques, dégradation des sites, non déclaration de découvertes de pièces rares retrouvées et escroquerie sont les infractions les plus saillantes en matière d'atteinte au patrimoine archéologique et culturel. Au cours des dix dernières années, les brigades spécialisées de la Gendarmerie nationale ont interpellé au moins 180 trafiquants et récupéré près de 11 000 pièces archéologiques de toutes sortes et différentes époques. Selon un bilan d'activités des brigades de lutte contre les atteintes au patrimoine, l'année 2011 a enregistré, à elle seule, 23 affaires de vol et de trafic de pièces archéologiques, impliquant 27 personnes et engendrant la saisie de 278 objets dont des pièces de monnaie et des statuettes. «Les pièces numismatiques (monnaies anciennes) représentent les objets les plus prisés par les trafiquants, du fait de la facilité avec laquelle ils peuvent être transportés, dissimulés et écoulés sur le marché», explique la cellule de communication du commandement de la gendarmerie en estimant que ces objets représentent 55% de la totalité des saisies opérées par les brigades spécialisées. Il est aussi question de souligner que le commerce illégal des objets archéologiques représente l'activité la plus importante des réseaux spécialisés dans ce trafic juteux. Parmi les affaires notables enregistrées au cours de l'année écoulée, la même source cite l'interpellation, le 31 octobre à Guelma, d'une personne suspectée d'écoulement de pièces antiques. En effet, les éléments de la brigade de la commune de Dahouara ont récupéré au domicile du mis en cause trois lampes à huile et une assiette de poterie d'ancienne époque. L'enquête a permis de conclure que le suspect, qui activait dans l'est du pays, était un contrebandier de pièces archéologiques récupérées suite à des fouilles illégales. «Il agissait au sein d'un réseau spécialisé dans ce genre d'activités criminelles. Il a été présenté au parquet de Guelma et placé sous mandat de dépôt», a noté la gendarmerie. Et de citer une autre affaire traitée le 19 juillet 2011 à Tébessa où la section de recherche a entamé une enquête suite à des renseignements menant à l'arrestation d'un malfaiteur en possession d'une statuette antique en bronze destinée au marché illégal. Pour ce qui est de la lutte contre cette forme de criminalité portant atteinte au patrimoine archéologique et culturel, le commandement de la Gendarmerie nationale a, faut-il le rappeler, organisé des formations de recyclage pour ses brigades spécialisées ainsi que pour les brigades territoriales et ce, en matière de techniques d'investigation, de procédures et de processus criminalistique. «Cette action de formation a permis d'améliorer le niveau de compétence du personnel pour lutter efficacement contre ce phénomène très lucratif pour les trafiquants», a estimé la cellule de communication de la gendarmerie.