On fait près de 2000 km de route et, parfois, on reste plus d'une semaine à déambuler dans les marchés de gros du Nord pour approvisionner nos magasins essentiellement en produits de large consommation. En dépit des mesures prises par les services du département de Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, dans le cadre du programme du renouveau rural, les habitants de Tamanrasset se morfondent toujours sous la chaleur des prix des fruits et légumes qui ont connu une envolée exceptionnelle ces derniers mois, et ce, sans parler de la qualité exécrable des produits étalés sur le marché. Les prix de certains produits, à l'exemple de la laitue, la tomate et de la courgette, cédés respectivement à 100, 120 et 180 DA/kg, sont quasiment inabordables notamment pour les petites bourses et les familles démunies, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Même constat pour les prix de la carotte et de l'oignon qui ont largement dépassé le seuil des cours pratiqués au nord du pays, et dont l'augmentation a atteint les 60 et 70 DA/kg. Ceci dit, la pomme de terre qui demeure le produit le plus prisé, devient désormais inaccessible puisque cédée entre 100 et 120 DA/kg. Les consommateurs devront, désormais, serrer la ceinture pour ce qui est des dattes, poivrons et haricots verts qui semblent atteindre des altitudes vertigineuses oscillant entre 250, 180 et 200DA/kg. Le constat est établi à l'ancien marché de détail des fruits et légumes, situé au centre-ville. Au niveau de ce marché, il est fait état, en outre, de l'augmentation de certains produits de faible consommation. «Rien n'est épargné par cette hausse, la mercuriale s'affole et d'aucuns ont dû se passer de quelques produits afin de réduire leurs emplettes alimentaires et éviter d'épuiser toutes leurs économies», balance, désespérément, un habitant rencontré devant l'entrée du marché de la ville, flanqué de ses enfants. De l'avis des marchands, ces augmentations sont dues à la hausse des prix proposés par les grossistes qui, de leur côté, arguent de l'approvisionnement irrégulier du marché de gros en raison principalement de la situation géographique de la région. «On fait 2000 km de route et, parfois, on reste plus d'une semaine à déambuler dans les marchés de gros du Nord pour approvisionner nos magasins essentiellement en produits de large consommation.» Raison pour laquelle, «on ajoute une marge bénéficiaire substantielle pour compenser les charges et les frais de déplacement», explique-t-on. A la question de savoir sur quels critères s'effectuent le barème de calcul des prix et le pourcentage des marges appliquées, notre vis-à-vis nous répond avec un sourie ironique : «Chaque marchand a sa politique de vente. La loi de l'offre et de la demande à Tamanrasset n'est plus en vigueur. Cet état de fait a exacerbé les manœuvres spéculatives et annonce, malheureusement, une large dépendance eu égard à l'omerta affichée par les services de contrôle et de régulation. Ici, la vie est chère. Et même trop.»