L'implantation du stade Ferhani sur le front de mer, à Bab El Oued, pose de sérieuses controverses. Le choix du terrain et les éventuels désagréments que l'ouverture du stade posera aux riverains sont les principales questions soulevées. Le projet de cette infrastructure sportive, selon les quelques habitants, était un « cadeau présidentiel » offert au lendemain de l'élection du 16 avril 1999. C'était pour tenir « la promesse » que les travaux de réalisation ont été engagés, sur le budget de la wilaya, en octobre 2003. Le lancement officiel des travaux s'est déroulé en présence du président de la République, le 27 décembre 2003. La première phase de ce projet a été confiée à l'entreprise Enir-Chlef. Initialement, selon la plaque du chantier, le stade devrait être livrable dans un délai prévisionnel de 16 mois. Pourtant les travaux de cette première tranche n'ont été achevés que vers la fin de l'année 2005. Les concepteurs n'ont, vraisemblablement, pas prévu les débordements de la mer qui ont envahi le chantier à plusieurs reprises, notamment après l'ouverture, dès le 1er juin 2005, d'un tronçon routier contournant le site. Après cette étape, le chantier semblait abandonné. La deuxième phase des travaux vient d'être confiée à l'entreprise Hydro-Tech, affirment des agents du bureau d'études Berep. Les rumeurs qui ont circulé autour de la remise en cause de la réalisation du stade s'avèrent donc infondées. Le projet, indiquent-ils, a connu, cependant, des modifications dans sa conception. Une partie des tribunes a été supprimée. Ce qui réduit évidemment sa capacité d'accueil. De 15 000 places, le chiffre chute à 13 000. Pour cela, on évoque le danger que fait planer le débordement des eaux de la mer. Avec la reprise des travaux, les pouvoirs publics comptent donc aller jusqu'au bout de leur logique, même si les habitants contestent le choix de l'emplacement. Les réponses de la DJSL C'est la direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL) de la wilaya qui est le maître d'ouvrage. Toutes nos tentatives, depuis mardi 14 février, d'entrer en contact avec la première responsable de cette direction sont restées vaines. N'empêche que dans une interview accordée à un confrère, et les déclarations faites sur les ondes de la radio, Naziha Chikhaoui a déclaré que le projet est arrivé au point de non-retour. « L'arrêt des travaux relève de l'impossible pour la simple raison que l'Etat a déjà consenti un budget conséquent et que les travaux de réalisation ont atteint un niveau très avancé. » Le stade sera consacré uniquement aux séances d'entraînement du Mouloudia d'Alger et les rencontres des catégories minimes. Aucune rencontre officielle n'aura lieu sur ce terrain, a-t-elle ajouté. Se confessant à un confrère -propos publiés-, la directrice avoue : « Si j'étais une des résidantes du quartier (Malakoff), j'aurais refusé la construction de ce stade. » S'agissant du choix du terrain, Mme Chikhaoui a déclaré : « Je veux attirer l'attention, à ce propos, sur le fait que la direction de la jeunesse et des sports est chargée uniquement de l'application des décisions, ce qui veut dire que la décision de l'implantation de ce stade à Bab El Oued nous dépasse en tant que direction. Je pense qu'il y a eu un accord entre la wilaya et la direction du Mouloudia d'Alger pour sa construction (...). » Dans toute cette controverse, une partie des habitants de Bab El Oued, notamment ceux du quartier Malakoff, affiche une réticence quant à la réalisation du stade sur son emplacement actuel. Ces résidants mettent en avant les facteurs de nuisance et d'insécurité. Le mouvement associatif désapprouve aussi le projet. « Ceux qui ont décidé de l'implantation du stade à Bab El Oued ne connaissent pas la nature du public mouloudéen qui est un peu spécial », indique le président d'une association locale. Par ailleurs, et lors de la présentation du bilan communal pour l'année 2005, le stade a été présenté comme un projet en cours de réalisation. Le président de l'APC, Mohamed Babou, qui a présenté ce bilan, le 2 février, n'a fait aucun commentaire. A un confrère, il avoue, toutefois, ne pas être « au courant » des détails du projet. Il a estimé, entre autres, que « l'étude n'a pas été objective ». Tout compte fait, cette nouvelle structure sportive est un acquis pour la commune et la jeunesse de Bab El Oued, indique un responsable du MCA. Selon lui, « le doyen reste toujours un club sans domicile fixe » même avec la réception de ce stade.