Le chargé des opérations de dépollution des champs minés dans la région est de l'Armée nationale populaire (ANP), le colonel Hocine Hamel, a souligné, hier à Alger, que les régions frontalières d'Algérie renfermaient encore près de 3 millions de mines sur un total de 11 millions posées par l'armée française durant l'époque coloniale. Le colonel Hamel a indiqué, lors d'une conférence d'information sur les dangers des mines organisée par l'association Mechaal Echahid au forum du quotidien El Moudjahid, que les éléments de l'ANP «avaient depuis 1963 enlevé plus de 8 millions de mines dans le cadre des opérations de déminage des régions situées sur la frontière algéro-marocaine et dans l'est du pays sur un total de 11 millions de mines posées par le colonialisme français au début de 1956». Lors de cette conférence intitulée «Missions et rôle de l'armée dans le déminage le long des frontières nationales», le responsable a précisé que «le colonialisme français avait posé plusieurs types de mines, dont des mines antipersonnel, sur 1710 km dans les wilayas de Tébessa, Souk Ahras, El Tarf et Guelma dans l'est du pays et celles de Béchar, Naâma et Tlemcen dans l'Ouest». Il a ajouté, à ce propos, que les campagnes menées par les unités de l'ANP spécialisées dans la dépollution des champs minés avaient permis «la destruction de 8 millions de mines de 1963 à 1988». Après l'adhésion de l'Algérie à la convention d'Ottawa sur l'interdiction de l'emploi des mines, l'armée a entamé une autre opération, en 2004, qui a donné lieu à la destruction de «772 157 mines à travers les wilayas frontalières», précisant que «les forces coloniales avaient enfoui des mines tout au long de la bande frontalière du pays et même dans certaines régions de l'intérieur».