Près de trois millions de mines sur un total de 11 millions posées par l'armée française, sont toujours enfouies le long des frontières est et ouest de l'Algérie, a indiqué mardi un responsable de l'armée algérienne. L'armée a "depuis 1963 enlevé plus de 8 millions de mines dans le cadre des opérations de déminage des régions situées sur les frontières algéro-marocaines et dans l'est du pays sur un total de 11 millions de mines posées par le colonialisme français au début de l'an 1956", a déclaré le colonel Hocine Hamel, chargé des opérations de déminage dans l'est du pays. "Le colonialisme français avait posé plusieurs types de mines, dont celles antipersonnel tout au long de 1.710 km dans les wilayas (départements) de Tébessa, Souk Ahras, El Tarf et Guelma dans l'est du pays et les wilayas de Bechar, Naama et Tlemcen dans l'ouest", a précisé le colonel Hamel lors d'une rencontre organisée par le quotidien gouvernemental El-Moudjahid. Selon cet officier, l'Algérie a commence à nettoyer en 1963 ses frontières de mines posées par l'armée française durant la Guerre d'Algérie (1954-1962). "Les opérations de déminage menées par l'armée ont permis la destruction de 8 millions de mines" entre 1963 et 1988", a-t-il précisé. L'armée a entamé une nouvelle opération de déminage qui a permis jusqu'à présent la destruction de de "772.157 mines", après la ratification par l'Algérie en 2004 de la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, a ajouté le colonel Hamel. La France a officiellement remis en 2007 à l'Algérie les plans de pose des mines placées le long des lignes "Challe" et "Morice" entre 1956 et 1959. La ligne Challe avait été installée à l'est du pays, entre l'Algérie et la Tunisie, à partir de juillet 1957. Elle doublait la ligne Morice destinée à empêcher les infiltrations de combattants de l'Armée de libération nationale (ALN) depuis le Maroc et la Tunisie.