Quand la caisse nationale des assurances sociales (CNAS) tousse c'est tout un circuit du département de Tayeb Louh qui en est affecté, et si une contestation perturbe les arrangements «factices» hérités d'anciens gestionnaires, toutes les lectures deviennent plausibles. Dans une correspondance adressée par la section syndicale de l'agence de Souk Ahras aux différents responsables, il est demandé le départ inconditionnel du sous-directeur de l'administration et des moyens généraux contre lequel pas moins de 12 griefs sont retenus; faute de quoi une grève illimitée sera observée à compter du 10 du mois en cours. Il lui est reproché, entre autres, les mesures discriminatoires dans l'application des consignes et des instructions de la tutelle, l'entrave à des mesures règlementaires dans la gestion des dossiers du personnel, le mauvais comportement à l'adresse des employés, l'exploitation des travailleurs du secteur à des fins personnelles. «Les travailleurs de la CNAS ont épuisé toutes les voies de recours et sont résolument décidés à mettre fin aux agissements du sous directeur en question», affirme un membre de la section syndicale. Le directeur de l'agence, M. Laribi, installé depuis deux mois, a surtout insisté sur les démarches qui doivent précéder le préavis de grève. «Nos portes sont ouvertes devant le partenaire social, lequel est appelé à dialoguer avec l'administration et trouver une solution aux préoccupations des travailleurs», a-t-il précisé. Il n'a, par ailleurs, apprécié ni la signature de pétitions durant les heures de travail ni le lancement d'un mouvement de contestation au moment où le premier responsable était en mission à Alger. Il s'est étalé aussi sur les 12 points répertoriés dans la plateforme des revendications dont certains, estime-t-il, sont loin du caractère socioprofessionnel. «Une première réunion tenue le 27 du mois de mars, sanctionnée par un procès-verbal signé conjointement par nous-même et les représentants des travailleurs, avait, par contre, abordé des problèmes objectifs. La liste des griefs a été allongée une semaine après, pour des raisons inavouées», a-t-il poursuivi. Les contestataires campent sur leur position et l'administration se dit prête au dialogue afin de couper l'herbe sous les pieds de ce qu'elle désigne de «manipulateurs hors secteur». Rares sont les cas où une seule personne provoque un conflit collectif. Manichéisme ou cumul d'animosités ?