La section syndicale revendique, en plus de l'ouverture du dialogue, le versement au profit des travailleurs du bénéfice annuel qu'ils estiment «bloqué injustement». Les travailleurs de l'hôtel El Aurassi ont entamé un mouvement de protestation depuis mardi dernier. Jusqu'à hier après-midi, un groupe de travailleurs tenait un rassemblement à l'entrée de cet établissement touristique. «Même la nuit nous ne quittons pas les lieux, l'administration de l'hôtel nous avait empêchés d'y entrer mardi dernier après avoir observé un arrêt du travail de 2 heures en guise de protestation», relate un membre du syndicat. Motif ? Selon le secrétaire général de la section, «la direction a refusé de reconnaître la section syndicale élue démocratiquement en présence des instances de l'UGTA». Ce syndicaliste va jusqu'à accuser la direction de vouloir «avoir à son solde un syndicat docile qui fera de l'ombre sur les attentes des travailleurs et se taira devant l'arbitraire et les harcèlement quotidiens». Les travailleurs protestataires dénoncent ce qu'ils qualifient de «menaces que l'administration exerce sur leurs collègues». «Une candidate au comité de participation a été sanctionnée arbitrairement», déplore le SG de la section syndicale qui exige l'ouverture d'un dialogue sincère avant de reprendre le travail. A présent, «plus de 120 travailleurs sont suspendus», souligne-t-il. Dans un appel, dont une copie a été transmise à l'administration, la section syndicale revendique, en plus de l'ouverture du dialogue, le versement du bénéfice annuel qu'ils estiment bloqué injustement ainsi que la réintégration immédiate de leur collègue Amkoukane Baya dans son poste. Questionné à ce sujet, Abdelkader Lamari, président-directeur général d'El Aurassi, déclare qu'aucun des motifs cités n'est vrai. Excepté les fonctionnaires qui veulent reprendre le travail, M. Lamari s'est montré catégorique quant au dialogue avec les protestataires. «On ne peut plus discuter. Ils sont à leur troisième arrêt de travail. De plus, ils ne sont pas représentatifs du personnel de l'hôtel.» Il déclare également illégal l'arrêt de travail observé mardi dernier. «La section syndicale a entamé tout de suite l'arrêt de travail. Elle n'a même pas déposé un préavis de grève», affirme-t-il. D'après ses dires, Mme Amkoukane a été transférée pour renforcer le service financier, tout en continuant à exerer la même fonction. Pour ce qui est de l'entrave de l'activité syndicale, objet du litige, le PDG d'El Aurassi souligne que «la section syndicale de l'hôtel El Aurassi ne fait pas partie de l'UGTA. C'est l'Union communale d'Alger-Centre qui leur a établi des cartes antidatées». M. Lamari revient sur la tenue de l'assemblée générale du syndicat en question. «L'hôtel El Aurassi compte 628 travailleurs. Lors de l'AG, il n'y a eu que 200 personnes. Elles demandent une augmentation de 15 000 DA pour tout le monde. Alors que la dernière tripartite a opté pour l'augmentation de 20% avec effet rétroactif. Ces travailleurs ne connaissent pas les textes», argumente-t-il. Pour ce qui est du versement des bénéfices, M. Lamari justifie son attitude par le fait que l'entreprise n'a pas encore dressé son bilan dans la mesure où les 3 hôtels du Sud n'ont pas déposé le leur. «Une fois le bilan de l'entreprise établi, c'est l'assemblée générale qui doit statuer sur la répartition des bénéfices.» Les chiffres présentés par les deux parties, concernant le taux de suivi de la protestation, sont contradictoires. La section syndicale avance un taux de 70%. Le PDG estime qu'au départ, les protestataires étaient 70. A présent, «il ne reste que 45 travailleurs», évalue-t-il.