La justice brésilienne réclame la somme de 20 milliards de reals (10,9 milliards de dollars) à la compagnie pétrolière américaine Chevron et à la société de forage Transocean basée en Suisse, selon des informations rapportées par plusieurs médias. Cette réclamation fait suite à une fuite de pétrole brut sur le gisement offshore de Frade, détectée au mois de mars au large des côtes brésiliennes et formulée par le procureur de Campos de l'Etat de Rio de Janeiro. C'est le deuxième conflit du genre en moins de six mois entre le Brésil et la compagnie Chevron. La demande du procureur de Campos a été rendu publique par Chevron qui, dans un communiqué transmis à la presse, a indiqué que «le montant de vingt milliards de reals (10,9 milliards de dollars environ) est arbitraire et spéculatif et n'est pas fondé sur des faits». La fuite, qui a été détectée à environ 370 km au nord-est des côtes de Rio de Janeiro à une profondeur de 1300 mètres, n'a toujours pas été contenue. Dans son jugement, le procureur de Campos a estimé que les dommages à l'environnement sont incalculables et que chaque nouvel accident augmente les dommages et révèle les erreurs. Pour rappel, la compagnie américaine Chevron s'était faite infliger une amende de 54 millions de dollars par le ministère brésilien de l'Environnement au mois de novembre 2001. Le même procureur de Campos avait aussi réclamé une amende de 20 milliards de reals pour une fuite détectée au mois de novembre dans la même zone du champ pétrolier de Frade, et qui a été circonscrite. Chevron devrait faire appel du jugement. Le procureur a aussi demandé à 17 cadres du groupe de remettre leurs passeports aux autorités, leur signifiant ainsi une interdiction de quitter le territoire. La justice a pris une autre décision en demandant aux autorités de bloquer les bénéfices réalisés par la compagnie. Chevron est resté confiante en déclarant qu'«une analyse transparente et impartiale des faits démontrera que Chevron et ses employés ont répondu de façon responsable et appropriée à l'incident». Réagissant à l'incident, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a déclaré que «les entreprises qui viennent ici doivent savoir que les protocoles de sécurité sont faits pour être respectés. Il n'y a pas d'exception». Toutefois, des politiciens brésiliens ont estimé que «si on appliquait ces sanctions à toutes les entreprises qui travaillent au Brésil, on risque la fermeture de l'industrie pétrolière». Chevron qui est la deuxième compagnie américaine après Exxon et la quatrième au monde après Exxon, BP et Shell, doit faire face maintenant à des poursuites judiciaires avec près de 22 milliards de dollars qui lui sont réclamés.