Le géant pétrolier américain Chevron a annoncé cette semaine qu'il suspendait temporairement sa production au Brésil en raison d'une nouvelle fuite de pétrole sur ses installations au large de Rio. Dans un communiqué, Chevron Brésil indique avoir demandé l'autorisation à l'Agence nationale de pétrole (ANP) de suspendre provisoirement son activité dans le champ pétrolifère de Frade, à 370 km au nord-est des côtes de Rio, où avait déjà eu lieu une fuite de 3.000 barils en novembre 2011. Chevron veut faire des recherches qui lui permettent de comprendre la raison de cette nouvelle fuite de brut près du champ de Frade où la production est de 60 000 barils par jour. Selon l'entreprise, une petite nappe de pétrole a été identifiée le 4 mars mais ce n'est que le 13 au soir que l'origine de la fuite a été déterminée. L'incident est survenu dans la même région que la fuite de brut constatée le 9 novembre dans un puits de forage à 1 200 m de profondeur près du champ pétrolifère de Frade. A l'époque, l'ANP avait évalué à quelque 3 000 le nombre de barils répandus dans l'Atlantique. Nous avons passé des jours sans réussir à déterminer l'origine exacte de la fuite, a affirmé Rafael Jaen Williamson, directeur de Chevron Brésil. L'endroit a été identifié à trois kilomètres à l'est de l'endroit de la première fuite, à près de 1 300 m de profondeur, a indiqué quant à lui Mauro Pagan, ingénieur des installations de Chevron au Brésil. Chevron a indiqué avoir opéré une dispersion mécanique de la nappe de brut et qu'actuellement aucune tâche n'est visible en surface. Le 23 novembre, l'ANP avait suspendu toute l'activité de forage de Chevron Brésil Ldta. en territoire national jusqu'à ce que les causes et les responsabilités pour la fuite de brut aient été identifiées et que les conditions de sécurité dans la zone aient été rétablies. Néanmoins, les activités du puits existant avaient continué. L'ANP avait également rejeté la demande faite par Chevron pour exploiter les gigantesques gisements de pétrole pré-salifères en eaux très profondes sous une épaisse couche de sel récemment découverts. Mardi dernier, l'ANP a maintenu sa décision d'interdire à Chevron de perforer de nouveaux puits dans la zone. L'ANP a conclu ses enquêtes sur la fuite de novembre et a indiqué ne pas être d'accord avec les causes avancées par Chevron sans donner plus de détails. Le 14 décembre, le parquet brésilien avait demandé à la justice de suspendre toutes les activités de Chevron au Brésil et de lui infliger une amende de 8,5 milliards d'euros après la fuite de brut. Le Brésil avait déjà imposé une première amende de 28 millions de dollars à Chevron. Chevron exploite 3,6% du pétrole produit au Brésil (80.425 barils par jour) et 1% du gaz naturel, selon des chiffres officiels. Le géant américain a entamé ses activités dans le bassin de Campos, près de Rio, en 1997, quand le Brésil a ouvert les portes du secteur pétrolier aux investissements étrangers.