Ils sont rares les pays, à l'instar du Brésil, qui peuvent s'aventurer à plus de 1 000 mètres de profondeur et se targuer d'en extraire du pétrole. Des cultivateurs de toutes tailles sont légion dans ce nouvel Eldorado. Quand ils ne sont pas dans la culture fruitière, ils sont planteurs de canne à sucre. Une autre plante miracle qui donne au Brésil du sucre et de l'éthanol. Des champs à perte de vue. Plusieurs récoltes par an. Ainsi nous avons vu sur le même plateau, à quelques kilomètres de distance, des cultures verdoyantes et des champs en période de récolte. Ceci s'explique par le nombre de coupes annuelles. Après cette longue plongée dans l'agriculture en zone aride, nous sommes invités à visiter l'usine qui traite toute cette production. Une fois sur place, nous avons constaté de visu la sortie, d'un côté, du sucre de consommation et, de l'autre, de l'éthanol, un biocarburant à usage industriel. Celui-ci, qui a fait l'objet d'études scientifiques très poussées, mais aussi d'intenses polémiques sur sa valeur énergétique, n'en demeure pas moins un défi technologique que le Brésil a relevé. Avec un coût financier considéré comme élevé, le pari sur cette forme d'énergie moins polluante et renouvelable est passé au second plan après la découverte de grandes réserves de pétrole au large des côtes, en plein océan Atlantique. Le pétrole lui a ravi la vedette. Embrapa Embrapa, l'institut brésilien de recherche agronomique, est une étape incontournable tant l'agriculture et l'agrobusiness ont un rôle important dans le développement et dans l'intégration sociale de larges franges de la population. Ce sont ses travaux qui améliorent la production et augmentent la productivité des cultures. Il opère par l'intermédiaire de 38 unités de recherches, 3 services et 12 unités administratives dans tous les Etats de la fédération. Il est coordonné par le Système national de recherche en agriculture-SNPA. Les technologies développées par ce système ont changé l'agriculture brésilienne. Un ensemble de technologies destiné à l'intégration des “cerrados” rend la région responsable de plus de 40 % de la production brésilienne en grains. C'est par des recherches sur le soja, qui ont permis de l'adapter aux conditions du pays, que cette culture a hissé le Brésil au 2e rang mondial. L'offre en viande bovine a été multipliée par 4 et la viande de poulet par 18. La production de lait a augmenté à 24,6 milliards de dollars de litres en 2005. L'amélioration de la culture du coton et sa coloration naturelle sont une autre percée de la recherche. Les professeurs et chercheurs rencontrés sont tous dévoués à la cause de l'agriculture ; ce qui explique entre autres que le Brésil soit parvenu à l'autosuffisance alimentaire. Petrobras : l'énergie des entrailles de l'océan Après un passage en coup de vent par Rio de Janeiro, nous embarquons sur un vol régulier à destination de Macaé où nous prîmes un hélicoptère pour nous rendre sur la plate-forme P40. Dans le bassin de Campos. Vu du ciel, à 150 km de la côte, le spectacle est grandiose. Des torchères brûlent au-dessous de nous et au-dessus de vastes étendues de l'océan. Des images presque virtuelles ! L'hélico nous dépose sur la plate-forme et redécolle. Nous voilà sur une plate-forme offshore d'extraction. Et surtout nous voilà dans une base de Petrobras. Les responsables et quelques ingénieurs et techniciens nous attendaient près de l'aire d'atterrissage. La plate-forme est immense, à l'image du Brésil. Nous étions impressionnés… Après une présentation audiovisuelle, le patron de la base nous invita à effectuer une visite de la station. Celle-ci étant flottante, elle requiert par conséquent plus de technologie de pointe et de savoir-faire ; ce que possèdent justement les Brésiliens. Il faut savoir qu'ils sont rares les pays qui peuvent s'aventurer à plus de 1 000 mètres de profondeur ou se targuer d'en extraire du pétrole. Cette technologie de l'offshore a été perfectionnée et poussée au-delà des limites traditionnelles. De quoi tout le Brésil est fier. Portant une combinaison comme celles des pétroliers, le responsable et ses adjoints nous font le tour du propriétaire en toute confiance. Au cours de la visite, nous harcelons de questions le boss. Ces canalisations servent à quoi ? Comment le pétrole est-il extrait et comment monte-t-il dans cet énorme tour qui plonge ses racines dans les entrailles dans le plancher océanique ? Avec calme et pédagogie, ils répondirent à toutes nos questions. Des plates-formes comme celle-ci, il y en à plusieurs dans ce bassin, comme il y a des navires tout autour attendant de charger la cargaison de pétrole pour la transporter vers les complexes de raffinage. Petrobras, une entreprise publique créée en 1953, a connu ces dernières années un développement fulgurant qui lui a permis de se placer parmi les compagnies qui occupent le devant de la scène énergétique. Les technologies innovatrices développées par la société en sont le moteur de cette avancée. Cette entreprise est la pionnière de l'exploitation du pétrole en offshore dans des eaux profondes et ultraprofondes, à 1 000 et jusqu'à 3 000 mètres. Sa production déjà considérable est en passe donc de devenir encore plus importante. Les travaux de prospection dans la baie de Santos viennent d'être couronnés par un succès. La compagnie a annoncé, le 8 novembre dernier, la découverte d'importantes réserves de pétrole et de gaz naturel, ce qui ferait du Brésil un pays exportateur, selon le gouvernement. Petrobras a produit en 2006, année où le Brésil a atteint son autosuffisance en pétrole, 1,9 million de barils par jour, qui lui a rapporté un bénéfice record de 11,8 milliards de dollars et un chiffre d'affaires de 72,5 milliards de dollars. Est-il nécessaire de rappeler que le Brésil est aussi le pionnier et le premier producteur d'éthanol et l'un des plus grands producteurs d'énergie électrique ? Embraer, le 3e constructeur aéronautique mondial Implanté à Sao Jose Dos Campos, dans l'Etat de Sao Paulo, le complexe industriel est gigantesque, impressionnant. À notre arrivée, une jeune et dynamique équipe nous prend en charge. Après une présentation audiovisuelle, nous sommes embarqués à bord pour un voyage dans et autour de la construction des avions. Notre guide, un sympathique cadre de l'entreprise, est très attentionné. La visite débuta par des explications sur le façonnage des premières pièces de ce qui sera demain un avion. Nous sommes également passionnés, et notre regard se fait plus vif au fur et à mesure que l'on avance dans ces larges allées. L'usinage et le montage des multiples pièces se réalisent là sous nos yeux. À voir tous ces spécialistes et ces ouvriers travailler avec dextérité, on ne peut que les féliciter. Le spectacle est grandiose ! Créée en 1969, l'entreprise n'a pas trop bien marché au début, ce qui poussa les autorités à la privatiser en 1994. Et la voilà qui redémarre. Elle s'est retrouvée, à partir de 1999 jusqu'à 2004, en tête des entreprises exportatrices. Dans le domaine de l'aviation commerciale et d'affaires, Embraer maintient un leadership mondial. Elle produit aujourd'hui deux avions par mois, et entretient un partenariat poussé avec certains pays. Elle fournit des avions à plus de 30 compagnies aériennes dans 20 pays. Cette grande entreprise fabrique également des avions militaires. Ainsi elle a équipé à hauteur de 50% les forces armées brésiliennes et fourni ses produits à usage militaire à une vingtaine de pays. Au bout de notre voyage, nous avons vu des avions en attente de livraison, aux couleurs de la compagnie aérienne canadienne. Le Brésil, c'est aussi… Le Brésil compte également d'autres entreprises de grande taille comme cvrd, devenue récemment la deuxième entreprise d'exploitation minière au monde, évaluée à 70 milliards de dollars. Ce leader mondial est également le plus grand opérateur logistique opérant dans les ports, voies ferrées et la navigation maritime. L'entreprise Norberto Odebrecht est leader dans le monde en usines hydroélectriques, dans la construction des ponts, des routes, des aéroports, des usines de dessalement de l'eau de mer, etc. C'est dire que Le Brésil est une superpuissance en devenir. Voir Rio de Janeiro et vivre Ce sont les deux plus importantes villes du Brésil et aussi les plus contrastées. À Rio, les “carioca” vous jurent que leur ville est la plus belle du monde et qu'elle n'a pas été la capitale pour rien. Eh bien, ils n'ont pas tort. Sa topographie, sa configuration et ses plages font d'elle un joyau unique. Et lorsque l'on rajoute à ce tableau sa population, ça devient une merveille. Ses habitants comme ses visiteurs sont très vite enchantés par la douceur de vivre. Ses plages au sable fin, dans la ville, au pied des immeubles, sont une chance pour les vacanciers. Le célèbre quartier de Copacabana où se déroule le carnaval de Rio, aux sons de la samba, c'est aussi dans cette ville. Rio, c'est la carte postale du Brésil, c'est aussi le rêve. C'est également à Rio, à Globo, que sont fabriqués les rêves. Les rêves, on peut les faire aussi du haut des cônes, comme du “pain de sucre”. C'est à Rio, à Maracaña, que les jeunes rêvent de devenir des stars. C'est décidément une ville de rêve ! Merci à ceux qui nous ont accompagnés et qui ont rêvé avec nous. A. O.
