Mohamed Benalel Merah est revenu chez lui. A Frenda, près de Tiaret, où il vit et dirige une fabrique de parpaings. Pour faire le deuil de son fils, inhumé jeudi dernier à Toulouse et dont il veut absolument récupérer le corps. «Je vais écrire une lettre au président Bouteflika pour qu'il m'aide», nous a-t-il déclaré en précisant qu'il se concentrait aussi sur la plainte qu'il compte déposer contre le Raid. Zahia Mokhtari, l'avocate qu'il a mandatée, affirme pour sa part détenir des preuves de «la liquidation» du «tueur de Toulouse» : deux vidéos dont une dans laquelle Mohamed Merah répète aux policiers qui l'encerclent : «Pourquoi vous me tuez ? Je suis innocent.» Et d'autre part, d'une liste de trois noms dont ceux d'un responsable des services français. Sans affirmer, comme son avocate, que son fils a été «manipulé et utilisé par les services français, puis liquidé pour que la vérité ne voie pas le jour», Mohamed Benalel Merah, estime que «quelque chose n'est pas clair dans cette affaire». «Je persiste à croire qu'on cache quelque chose. Je ne cherche pas d'argent ou d'indemnité. Je veux juste savoir où est parti le sang de mon fils…» Depuis lundi, on ignore toujours quels sont les sept avocats algériens et les trois avocats français que l'avocate dit avoir réunis dans un collectif. Zahia Mokhtari refuse de répondre à nos appels. Parmi les avocats algériens les plus connus – Miloud Brahimi, Khaled Bourayou, Mokrane Aït Larbi, ou parmi ceux spécialisés dans les dossiers dits «sécuritaires» – Fatima Benbraham, Hassiba Boumerdaci, Amine Sidhoum – aucun n'a entendu parler de ce collectif ni même été sollicité pour y participer.