L'expérience intéressante et motivante du Club de Lecture d'un lycée de Draria. Nazim, élève de 2e AS Maths, nous fera découvrir L'Avocat du diable, roman de l'Australien Maurice L. West. Meriem, 1re AS Sciences, arrachera des larmes à l'assistance avec un beau poème chargé d'émotion et d'amour dédié à sa défunte grand-mère. Quant à Hind, 2e AS Sciences, elle rendra hommage à Fathma n'Ath Mansour en déroulant sa vie tirée de son roman. Rostom, 2e T. M, nommé «le président», sera le boute-en-train de l'équipe. C'est dire la bonne humeur qui côtoyait le sérieux de cette rencontre qui s'est déroulée à la veille des vacances de printemps au Club de Lecture du lycée Z. Ould Kablia de Draria. Tous ces lecteurs passeront avec succès le test de la critique par leurs camarades de Club. Au préalable, des fiches d'évaluation ont été distribuées. Elles ont été élaborées par les enseignantes de français. Tout en écoutant la présentation de la fiche de lecture de leur camarade, les élèves prennent des notes et donnent des appréciations suivant les critères de la fiche. De l'exploitation de ces évaluations naissent des débats qui mènent à différents thèmes abordés dans les ouvrages présentés. C'est ainsi que les adultes présents ont eu à apprécier la maturité intellectuelle et l'ouverture d'esprit des lycéens. Ces derniers étaient à l'aise pour parler de culture, de problèmes de société, de psychologie humaine, d'histoire… Et ce, avec une maîtrise de la langue à laisser pantois. Il est vrai que nous sommes habitués à entendre des jeunes «malmener», malgré eux, les langues. La dernière partie de cette activité a consisté en la collecte de propositions qui renseignent sur l'imagination créatrice de ces lycéens. L'un d'eux a proposé de scénariser en vidéo tel ouvrage. Un camarade optera pour une adaptation au théâtre. Propositions que ne manqueront pas d'approuver la proviseure du lycée et les enseignantes. Il ne manquait que la cerise sur ce gâteau de belles lettres. Elle viendra sous la forme d'une idée lumineuse reçue avec des applaudissements nourris : le projet d'un marathon du livre. Son initiatrice est la sympathique Nour, élève de 2e AS. Elle donnera moult détails sur l'événement prévu en avril-mai 2012. Des collègues d'autres langues - arabe, anglais et allemand – ont assisté à cette innovation pédagogique initiée par les animatrices du Club. N'est-ce pas là le chemin qui mène à l'interdisciplinarité, ce concept-clé de la pédagogique moderne ? En fin de parcours, pas moins de quatre heures d'activités non-stop, centrées sur la lecture/plaisir et animées par des lycéens affamés de lecture, encouragés par leurs enseignantes de français et sous l'œil bienveillant de la proviseure et de l'Inspecteur de français, agréablement surpris. L'atelier de la semaine suivante a été animé avec plus d'élèves malgré le mauvais temps. Cette fois, la professeure d'arabe a tenu à s'associer au projet. Belle initiative. Dans un arabe classique, deux de ses élèves déclameront, à tour de rôle, leurs poèmes à la gloire de Dieu et de son Prophète. Une autre fera un exposé sur un livre qu'elle vient de lire. Il a pour auteur un prédicateur qui se produit régulièrement sur une chaîne satellitaire arabe. C'était là une occasion de procéder à un exercice de traduction didactique. Il fallait traduire une expression tirée du poème lu par Samia (2e AS Maths). La vingtaine d'élèves s'est mise à chercher la meilleure traduction en français et en anglais. Ces passionnés de lecture sont pris «la main dans le livre», selon l'expression d'une élève, chaque mardi après-midi. Nazim affirme avoir atteint son rythme de croisière avec un et parfois deux livres par semaine. Signalons que des séminaires de réflexion pédagogique, organisés par la Direction de l'enseignement secondaire du ministère de l'Education nationale, sont à l'origine de ce Club de lecture.