Le jury du prix Goncourt des lycéens, décerné mercredi à Rennes (Ouest) au roman de Yann Apperry, Farrago (Grasset), a intégré pour la première fois trois élèves algériens. Majda Chebni et Falila Aouchiche, respectivement d'Alger et de Tigzirt (Tizi-Ouzou), ainsi que Chérif Bouchemat de Constantine, ont été choisis par leurs camarades pour les représenter dans le jury. Après avoir reçu les livres au mois de septembre, les professeurs ont organisé des ateliers de lecture qui ont abouti au choix des meilleurs élèves, explique Mbarek Mennad, qui enseigne au lycée Amar-Bessalah de Tigzirt. Majda, Falila et Chérif, issus de milieux modestes, font partie du maigre lot des lycéens qui s'intéressent à la lecture. En langue française, ils sont les meilleurs de leurs lycées. Ils affirment avoir lu «quelques classiques français» ou encore Dostoïevski et Hemingway mais, paradoxalement, pas d'auteurs algériens. Majda écrit des poèmes en français. De même que Falila, qui s'entraîne à l'écriture en français d'un roman. «C'est l'histoire d'une Algérienne de bonne famille qui s'éprend d'un dealer vivant en France. Outre la barrière sociale, il y a les frontières qui ne sont pas faciles à franchir», dit-elle. «Leur niveau est largement supérieur à la moyenne générale», reconnaît Hakima, professeur de français à Alger.