La rébellion touareg a proclamé, hier, l'indépendance du territoire de l'Azawad, dans le nord du Mali. Ainsi Moussa Ag Attaher, l'un des porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), a officialisé la division du Mali à partir de la France. Mais ce nouvel Etat est très mal accueilli par les instances internationales. Au premier jour de sa «naissance», aucun pays ne l'a reconnu. La communauté internationale, qui condamne cette proclamation, a appelé à la préservation de l'intégrité du Mali et au respect de sa souveraineté.Sitôt que l'indépendance du Nord-Mali proclamée, l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE) ainsi que la France et la Tunisie ont, unanimement, manifesté leur rejet de cette proclamation. Ces pays se sont montrés attachés à l'intégrité du territoire malien et sa souveraineté. L'indépendance du Nord-Mali a été vivement critiquée par l'Union africaine. Cette institution a rejeté totalement la «prétendue déclaration d'indépendance» du Nord-Mali. Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a affirmé dans un communiqué qu'il «condamne fermement cette annonce, qui est nulle et sans aucune valeur». Par le biais du président de sa commission, l'UA soutient le «principe fondamental de l'intangibilité des frontières héritées par les pays africains» suite à la décolonisation. M. Ping a lancé un appel à la communauté internationale pour soutenir pleinement la position de l'UA. Unanimité contre l'Azawad La réaction de la Tunisie ne s'est pas fait attendre. Tunis a appelé à la préservation de l'intégrité territoriale du Mali. Pour sa part, l'Union européenne soutient le principe de l'intégrité territoriale du Mali et refuse toute déclaration la remettant en cause. Les membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont toujours exprimé leur attachement à l'intégrité territoriale de ce pays membre de l'organisation. Ils ont même opté pour l'envoi une force militaire de 2000 à 3000 soldats pour la préserver. Les chefs d'état-major des armées de la Cédéao, réunis jeudi à Abidjan, ont élaboré un «mandat» pour cette force. La France a regretté la proclamation de l'indépendance de l'Azawad faite pourtant à partir de son territoire. L'ex-puissance coloniale dans la région estime qu'il n'est pas question de remettre en cause la souveraineté du Mali. «Nous ne pouvons pas accepter la déclaration unilatérale d'indépendance qui a été faite par l'un des mouvements qui animent aujourd'hui ce qui se passe dans le nord du Mali, le MNLA», a déclaré Alain Juppé lors d'une conférence de presse à Bordeaux. M. Juppé a rappelé que «la question touareg ne peut être réglée que dans le cadre d'un dialogue avec les autorités de Bamako». C'est dans cette optique que le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, avait auparavant appelé le MNLA à «inscrire son action dans le cadre d'un dialogue politique respectueux de l'ordre constitutionnel malien et de l'unité du pays». «Nous considérons que la déclaration unilatérale d'indépendance de l'Azawad est nulle et non avenue», a ajouté Bernard Valero.