Les embouteillages sont devenus le lot quotidien des Algérois. Hier, des automobilistes qui ont emprunté la rocade nord ont été obligés de patienter plusieurs heures sur l'autoroute. Une file de véhicules, roulant pare-choc contre pare-choc, s'est allongée de l'entrée de la ville de Rouiba jusqu'à l'avenue de l'ALN. Un automobiliste d'une commune d'Alger-Est, sorti à 7 heures de chez lui, est arrivé à son rendez-vous à l'hôpital Mustapha à Alger-Centre à 10h passées. Trois longues heures que le malheureux conducteur a passées dans un embouteillage monstre, avec toutes les tracasseries possibles. La raison de cette énième congestion serait la venue d'une délégation qui a obligé les services de sécurité à bloquer plusieurs accès pour faciliter le passage des officiels. Plusieurs barrages filtrants de la gendarmerie et de la police bloquent, depuis plusieurs années, même en-dehors des heures de pointe, la circulation à Réghaïa, Bab Ezzouar et même au centre-ville de la capitale, mettant à vif les nerfs des automobilistes et les nombreuses personnes qui y vont pour leurs affaires. La concentration des administrations et des différents services de santé a fait que la capitale reçoit un flux important de véhicules (4 millions, selon des services du ministère des Transports) durant la journée. Les embouteillages ne sont toutefois pas dus à ce flux, mais surtout aux nombreux barrages installés depuis plusieurs années à l'entrée de la capitale et même en son cœur. Les services de sécurité ne sont pas décidés, pour des raisons sécuritaires, assurent-ils toujours, à desserrer l'étau et décongestionner les routes qui bouchonnent même en dehors des heures de pointe. Les conséquences sur la vie économique et sociale du pays sont importantes : des malades sont pénalisés, des employés n'arrivent plus à l'heure au travail, le carburant se perd, en plus de la torture psychologique sur les habitants dont les tracasseries de la route sont devenues leur discussion quotidienne. Le wali d'Alger a promis aux Algérois une amélioration de leurs conditions de vie, sauf qu'aucun moyen n'a été en place pour y parvenir.