Le wali d'Alger, Mohamed Kebbir Addou, a lancé, il y a plusieurs mois, l'idée d'une taxe pour accéder à la ville. La circulation à Alger n'est jamais fluide, même en dehors des heures de pointe. Les automobilistes sont souvent contraints d'avancer pare-choc contre pare-choc sur plusieurs centaines de mètres. «Je passe jusqu'à deux heures dans les embouteillages. Si je réussis à échapper à la circulation du centre-ville de Bachedjerrah, je suis coincé sur la Moutonnière. Le barrage, installé là, réduit les passages, obligeant les automobilistes à patienter plusieurs minutes. C'est la même chose, malheureusement, que ce soit à l'aller ou au retour», constate un résident de la cité des Eucalyptus, indigné par des travaux du métro qui bloquent tout le centre-ville de la commune, devenue un chantier à ciel ouvert. A Bachedjerrah, mais aussi à Bab El Oued, El Biar, Draria et sur toutes les routes de l'est ou de l'ouest d'Alger, c'est tout le temps les bouchons. «La ville d'Alger est l'une des plus embouteillées au monde. Les routes sont bloquées. C'est pas moins de 50 barrages filtrants», relève un résident de Zéralda, obligé de quitter son bureau le soir. Les causes de ces embouteillages sont bien évidentes : dos-d'âne surdimensionnés, nombre excessif de sens giratoires, les routes pratiquement inchangées malgré le déplacement massif de la population et la présence de vendeurs informels qui occupent les trottoirs, obligeant des piétions à marcher sur la chaussée. Les mesures prises pour en finir avec les encombrements n'ont pas eu l'effet escompté. Après la «ligne bleue» qui visait à favoriser le covoiturage, le wali d'Alger, Mohamed Kebbir Addou, a lancé, il y a plusieurs mois, l'idée d'une taxe pour accéder à la ville. Annoncée lors d'une session de l'APW d'Alger, l'initiative n'a connu aucune suite et les journaux qui s'en sont fait l'écho ont reçu des précisions de la wilaya d'Alger. Le système de taxe, en vigueur dans les pays anglo-saxons, n'est pas souhaitable à Alger, ont soutenu les élus de l'APW d'Alger, étonnés par l'initiative annoncée par Mohamed Kebbir Addou. Les différentes réformes n'ont pas été retenues et la ligne bleue lancée quelques mois auparavant a été vite abandonnée. Les Algérois, dont certains ont même été verbalisés par des gendarmes soucieux d'appliquer la réglementation de la wilaya, ne l'ont pas respectée. «La ligne bleue est contraire à la loi. Le décret interministériel du 15 juillet 1974, cosigné par les ministres des Transports, de l'Intérieur et des Travaux publics ne prévoit pas cette couleur. Même situation pour les dos-d'âne et les clous installés à tout-va au mépris de la réglementation», s'étonne M. Lazouni, président de l'association Tarik Essalama.