Quand Israël parle de terrorisme et accuse les autres, cela ne fait vraiment pas sérieux, pour avoir élevé une telle pratique au rang de politique d'Etat. Il n'y a pour cela qu'à consulter les annales internationales, y compris les rapports des organisations non gouvernementales. Tous les éléments qualificatifs y sont : assassinats extrajudiciaires, bombardements aveugles de zones d'habitations, campagne de terreur. A vrai dire, la liste des crimes israéliens, et seule la loi du silence imposée par les puissants alliés d'Israël tentent de l'occulter, et d'accuser à leur tour, les autres. Ceux-là vont jusqu'à falsifier la réalité, l'occupation israélienne. Voilà donc le Premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert, estimant que l'Autorité palestinienne dirigée par le Hamas est de facto devenue une « Autorité terroriste » et qu'Israël ne l'acceptera pas. « Il est clair qu'avec une majorité du Hamas au Parlement palestinien et la formation d'un gouvernement avec une direction du Hamas, l'Autorité palestinienne devient de facto une Autorité terroriste et Israël ne l'acceptera pas », a affirmé M. Olmert au début de la séance hebdomadaire de son cabinet. « Nous avons mené ces derniers jours une série de discussions pour déterminer la position d'Israël à la suite du changement intervenu au sein de l'Autorité palestinienne. Israël ne fera pas de concession au terrorisme et continuera à agir contre lui avec toute la puissance nécessaire », a affirmé M. Olmert, dont les propos ne signifient rien d'autre que le retour au statu quo ante. Comme si cela n'était pas déjà un fait acquis. C'est bien Ariel Sharon aujourd'hui sur un lit d'hôpital qui a décrété au soir de son élection au poste de Premier ministre israélien en février 2001, la mort des accords d'Oslo. C'est encore lui qui agira en ce sens en bloquant toute reprise des négociations avec l'Autorité palestinienne, et en multipliant les actions unilatérales comme le retrait de Ghaza, et le mur de séparation qui constitue une frontière de fait, et cela avec un silence remarqué du Quartette qui tente depuis quelques jours de ressusciter sa feuille de route. Fort de ces considérations malgré un discours au moins constructif du Hamas qui s'est emparé du Parlement palestinien à la suite de sa victoire aux élections du 25 janvier dernier, la classe politique israélienne entend imposer le fait accompli. Même si cynisme accompagne un discours guerrier. « Nous n'avons aucune intention de porter atteinte aux besoins humanitaires de la population palestinienne », pourtant victime des restrictions israéliennes, une politique au demeurant dénoncée par l'ONU, dans ce qu'elle a appelé le chantage alimentaire. Le rapport de son représentant Jean Ziegler est édifiant à ce sujet. Quant au reste, pas de changement. C'est même la continuité. « Israël ne mènera pas de contacts avec un pouvoir dont le Hamas est partie prenante, que ce soit de façon limitée ou déterminante », a prévenu le Premier ministre par intérim. « Comme nous l'avons annoncé juste après les élections palestiniennes, après la fin de la période du gouvernement de transition, Israël cesse immédiatement de transférer des fonds à l'Autorité palestinienne. Je vais présenter à l'approbation du gouvernement une proposition détaillée sur les mesures qu'Israël va prendre à la suite des derniers développements au sein de l'Autorité palestinienne », a ajouté M. Olmert. Le gouvernement devait se prononcer sur une série de sanctions économiques au lendemain de l'investiture du Conseil législatif palestinien (Parlement), dominé par le Hamas. Israël transférait jusqu'à présent chaque mois quelque 50 millions de dollars de fonds correspondant au remboursement par Israël des droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés à la Cisjordanie et à la bande de Ghaza. Ces fonds représentent environ 30% du budget de l'Autorité palestinienne et permettent d'assurer notamment la paye de quelque 140 000 fonctionnaires. Le gouvernement Olmert envisageait également d'interdire aux Palestiniens de venir travailler en Israël. Actuellement,15 000 Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Ghaza disposent d'un permis de travail pour venir gagner leur vie en territoire israélien. Sur ce total, seulement 5000 venaient travailler ces derniers mois en raison notamment de bouclages imposés par intermittences. La veille déjà, Israël annonçait la couleur en déclarant que « le discours de Mahmoud Abbas (le dirigeant palestinien) ne change rien. Autant dire que la politique israélienne a contribué au succès de Hamas.