L'ordinateur économique pour chaque maison et la libéralisation du secteur des télécommunications ont été recommandés. Annoncé par le ministre des Télécommunications, l'éventuel lancement en 2006 d'un nouveau réseau utilisant une technologie de troisième génération pourrait modifier la donne du marché dominé par Vodafone et MobiNil (France Télécom en association avec Orascom). Le lancement de ce troisième réseau a été ajourné à plusieurs reprises en raison d'une conjoncture politique et économique défavorable : baisse des investissements mondiaux et nationaux sur le marché des télécommunications, guerre en Irak et son influence sur la stabilité dans la région. L'Autorité de régulation des télécommunications (ART) a formé un comité d'experts chargé d'étudier la possibilité du lancement d'un troisième réseau de téléphonie mobile de troisième génération (3G) utilisant la technologie Code Division Multiple Access (CDMA), plus connue sous la dénomination Universal Mobil Telecommunications System (UMTS) et différente de la norme Global System for Mobil Communication (GSM) actuellement utilisée en Egypte. La CDMA permet le transfert de données à une vitesse dix fois supérieure à celle du GSM. Elle permet aussi de voir son interlocuteur. Les débits de l'UMTS laisse la part belle au multimédia et facilitent l'accès aux données (web et e-mails), particulièrement en situation de mobilité. L'indice actuel de pénétration du marché est de 9%, et on s'attend à ce qu'il soit de 12% en 2007 et entre 18% et 20% en 2012, selon les experts en télécommunications. En mars 2003, Vodafone a été le premier opérateur à la lancer en Egypte, permettant aux clients de rechercher des informations pratiques en surfant sur le web. L'absence de concurrence sur le marché de la téléphonie fixe a contribué au succès des services mobiles. En février 2005, l'Egypte comptait 8,1 millions d'abonnés mobiles (soit 11% de la population), en progression de 33% sur un an. MobiNil reste leader avec 52% des abonnés devant Vodafone. Le nombre des abonnés au service portable est passé à 13 millions. Les deux opérateurs qui ont lancé leur réseau en 1998 ont gagné chacun deux milliards de livres égyptiennes en 2004. Selon des informations publiées dans Hebdo Ahram, quatre opérateurs arabes entrent dans la course et veulent remporter la nouvelle licence : Telecom Egypt, l'unique opérateur de téléphonie fixe du pays, Batelco (Bahreïn), MTC (Koweït) et l'Union des télécommunications (Emirats arabes unis). L'introduction du multimédia est-il un pari trop risqué ? Le débat n'est pas tranché. Certains affirment que le marché n'est pas encore prêt pour les services de haute technologie parce que les usagers n'en ont pas besoin dans leur vie quotidienne. D'autres soulignent que si les perspectives de gain ne sont pas immédiates, elles pourraient être considérables à moyen terme. Le multimédia sera en tout cas un relais de croissance. Le gouvernement égyptien a compris que la qualité des télécommunications et des infrastructures qui s'y rapportent a un impact direct sur d'autres secteurs économiques dont l'industrie touristique. Les télécommunications ont connu le succès grâce à la volonté politique de libéraliser le secteur, à un environnement économique à même de capitaliser la dynamique amorcée et à une libéralisation de la réglementation.