Un nouveau plan national de numérotation téléphonique (NPN) sera mis en application à partir du 22 février 2008 par les opérateurs de téléphonie mobile en Algérie, a annoncé hier Mohamed Belfodil, président du conseil de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). Les numéros de téléphone mobile passeront de neuf à dix chiffres. Un chiffre supplémentaire sera introduit, après l'actuel premier chiffre « 0 », identique à celui utilisé actuellement par chaque opérateur, à savoir le « 5 » pour Wataniya Télécom Algérie (Nedjma), le « 6 » pour Algérie Télécom mobile (Mobilis) et le « 7 » pour Orascom Télécom Algérie (Djezzy). Les abonnés de la VSAT et de la VOIP doivent, quinze jours après la date de la mise en place du nouveau plan de numérotation de téléphonie mobile, introduire un chiffre supplémentaire unique « 9 » après l'actuel premier chiffre « 0 ». Les opérateurs des réseaux fixes conserveront leur structure de numérotation actuelle de neuf chiffres et ne seront concernés par le nouveau plan national de numérotation téléphonique qu'à partir de juillet 2009, « dû à des difficultés techniques liées à la technologie des équipements composant les réseaux d'Algérie Télécom », selon M. Belfodil. Pour la téléphonie fixe il sera question d'introduire le chiffre « 4 » après le préfixe actuel qui est le « 0 ». Toutefois, il n'y aura pas de changement pour les appels vers l'étranger où il suffira de commencer par l'introduction de deux zéros. La mise en place d'une nouvelle numérotation téléphonique répond à un besoin en numéros, considérés comme « ressource rare ». Un besoin dicté par l'évolution fulgurante de la téléphonie mobile dans notre pays et le développement des télécommunications dans leur ensemble. L'ARPT a hérité d'un plan de numérotation établi par le ministère de la Poste et des Télécommunications en 2000, un plan à neuf chiffres et dont la capacité est de 90 millions de numéros : 40 millions de numéros réservés pour les réseaux fixes, 40 millions de numéros réservés pour les réseaux mobiles et 10 millions de numéros réservés pour les réseaux intelligents. La saturation en termes de numéros qui s'explique notamment par les évolutions technologiques (IP) et celles des services à valeur ajoutée mais aussi par la libéralisation du marché a engendré une progression exponentielle du nombre des nouveaux abonnés. Elle se trouve être ainsi la principale raison du tarissement annoncé de la ressource en numéros. Le processus de la mise en place du nouveau plan de numérotation téléphonique a été enclenché au mois de mai 2006 par l'étude de la situation du marché des télécommunications et l'identification des besoins dans une vision prospective, étant donné que le marché est appelé encore à se développer avec l'apparition de nouveaux services. L'ARPT a pris en compte plusieurs aspects. Le premier élément est l'évolution des réseaux de téléphonie commutée (RTC) vers les nouvelles infrastructures basées sur la transmission par paquet et son corollaire la voix sur IP (VOIP) associée aux interfaces large bande. Le deuxième fait important est le développement de services et de contenus à valeur ajoutée appelés SMS+. L'ARPT anticipe aussi sur les applications « Machine to Machine » (M2M) qui est l'association des technologies de l'information et de la communication (TIC) avec des objets rendus ainsi « intelligents » et communicants, dans le but de donner à ces derniers les moyens d'interagir sans intervention humaine avec le système d'information d'une organisation ou d'une entreprise. Il faut de plus envisager que le secteur des télécommunications dans notre pays pourrait s'ouvrir aux MVNO (Mobile Virtual Network Operators), des opérateurs exploitant « un réseau virtuel » puisqu'ils achètent leurs services aux opérateurs en place et auxquels il faudra allouer des tranches spécifiques en numéros. L'introduction d'un seul chiffre pour les trois opérateurs de téléphonie mobile laisse 45 millions de numéros en réserve pour 36 millions alloués aujourd'hui, or l'Algérie compte 32 millions d'habitants.