Turkish Airlines veut être un trait d'union entre ces deux pays de la Méditerranée. Lors d'une récente rencontre organisée avec la presse au siège de la compagnie au Business Center de Bab Ezzouar, Metin Kalyoncu, directeur général Algérie de Turkish Airlines, a exprimé sa volonté de renforcer les vols. Une demande qui n'a pas encore abouti, puisque la direction de l'aviation civile algérienne a refusé d'octroyer des capacités supplémentaires. Turkish Airlines a transporté l'année dernière 135 000 passagers, dont 40% pour des continuations. La multiplication des vols avec correspondance au détriment des vols directs est une tendance lourde dans le transport aérien, y compris sur le marché algérien. La compagnie turque a su s'engouffrer dans cette brèche pour transporter les Algériens qui vont au-delà d'Istanbul, essentiellement vers l'Asie mais surtout vers l'Arabie Saoudite (Hadj et Omra), ce qui a un impact positif sur le taux de remplissage des avions. Cet élément est tout à fait appréciable dans la mesure où, compte tenu de la structure de coût des compagnies aériennes (coûts fixes élevés et coûts variables faibles), la rentabilité d'un vol n'est assurée que pour des taux de remplissage de l'ordre de 70%. Les Algériens y vont aussi pour des raisons touristiques. A la croisée de deux continents et au point d'équilibre entre tradition et modernité, la Turquie est devenue la vitrine d'un «modèle turc», dont cherchent à s'inspirer les pays du Maghreb et du Moyen-Orient en quête de perspectives d'avenir attractives. En 2010 et selon les statistiques du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, 55 298 Algériens ont visité la Turquie (7,68% d'évolution). La Turquie est très demandée. Selon plusieurs agences de voyages, ce pays figurait à la 3e place des destinations préférées des Algériens l'été dernier. La présence de la Turquie ces dix dernières années sur la scène internationale à travers sa politique étrangère et économique rend le pays plus visible de l'étranger, sans oublier l'impact des feuilletons turcs. Les visas sont octroyés sans grande difficulté. Le billet d'avion coûte encore très cher parce qu'il y a une forte demande, tandis que le nombre de vols est limité. Il y a uniquement un vol de Turkish Airlines qui part chaque jour, plus cinq vols par semaine d'Air Algérie. Le plus bas prix des billets est de l'ordre de 43 000 DA et peut atteindre, en haute saison, les 70 000 DA. Concernant les rapports avec Air Algérie, ils sont qualifiés de «bons. On espère même signer prochainement des contrats de partenariat». Le renforcement des vols est tributaire de la révision de la convention signée entre les deux pays qui ne permet pas d'aller au-delà de 7 vols par semaine entre Alger et Istanbul. Parmi les nouveautés, il faut signaler que la Turkish Airlines propose une nouvelle cabine intermédiaire de type Premium (qui n'est pas encore opérationnelle sur Alger-Istanbul). La nouvelle «classe confort» est située entre la classe économique et la classe affaires. L'objectif étant de combiner le confort de la classe affaires aux tarifs de la classe économique.