Les frondeurs ne désarment pas. Ils comptent tenir la session extraordinaire du Comité central samedi à El- Harrach. Le choix de la salle n'a pas encore été arrêté. “Il nous faut une salle qui pourrait contenir plus de 350 personnes”, nous confie-t-on. Contrairement aux affirmations du SG du FLN, les frondeurs affirment avoir atteint le quorum requis pour la tenue de ladite session. Abdelhamid Si Affif, joint par téléphone, est formel. “Nous avons 345 signatures. Nous étions 237 à Hydra lundi. Pour l'article 37 du règlement intérieur du parti, M. Belkhadem ne le comprend pas. Cet article stipule que ‘le secrétaire général ou les deux tiers' et précise que ‘les deux tiers informent le SG'. C'est que nous avons fait. Lorsqu'il parle de la présence de seulement 71 signataires lundi, je crois qu'il parle uniquement des militants d'Alger”. Si Affif n'y va pas par le dos de la cuillère en affirmant que “c'est extraordinaire ! personne n'est avec lui (Belkhadem, ndlr)”, et le défie, lui et ses ministres candidats, de faire campagne sans leurs gardes du corps, sans les moyens de l'Etat. Ceci étant, la réunion prévue samedi, si elle obtient l'autorisation, ou si Belkhadem ne parvient pas à l'empêcher par la force publique, devrait ouvrir le débat interne sur la gestion urgente des affaires du parti. La majorité plaide pour la mise en place d'un directoire provisoire qui se chargera de convoquer, en juin prochain, une session ordinaire du Comité central pour élire une nouvelle direction du parti. Mais au cas où Belkhadem s'accrocherait à son poste et entame la campagne électorale du parti, “nous lui ferons assumer toutes les conséquences de ses actes”, dira Si Affif. Ce dernier avoue avoir un compte personnel à régler avec Belkhadem. “Il m'a dit qu'il avait reçu instruction de la part du président de la République afin d'empêcher les membres du bureau politique de se présenter. J'ai dit OK, je respecte le Président. Mais qu'il permette à des ministres vomis par la base, qui ne peuvent même pas entrer dans une kasma ou une mouhafadha, là je dis qu'il a menti. Je n'ai plus confiance en lui. Il me reproche de vouloir me représenter ? Je suis ambitieux et c'est mon droit. Ce sont les kasmas et le mouhafadh de Mostaganem qui m'ont choisi. A-t-il le droit de ramener l'ex-épouse de Qaradhaoui, l'ex-P-DG d'Air Algérie, des businessmen ? Le FLN n'est pas une propriété familiale”. À moins d'une intervention, d'un arbitrage, venant d'en haut, en toute dernière minute, le FLN s'achemine vers une crise qui risque de lui coûter cher, au moment où la campagne électorale démarre. A B