Le nombre de cas de cancer a atteint des proportions alarmantes avec 44 433 nouveaux cas par an, toutes localisations confondues. Les demandes en soins deviennent évidemment très importantes, mais l'offre semble être extrêmement insuffisante. Si les soins sont plus ou moins assurés en oncologie avec la chimiothérapie et en chirurgie, la chaîne de soins est tout de même rompue faute de radiothérapie. 28 000 patients sont en attente de traitement de radiothérapie et les rendez-vous sont de plus en plus éloignés. Un problème pourtant soulevé depuis plusieurs années, mais les solutions prennent du temps pour être mises en place. La construction de nouveaux centres et l'acquisition d'équipements semblent être le cheval de bataille des pouvoirs publics qui veulent atteindre, d'ici 2014, l'objectif de 22 centres avec 70 accélérateurs. Une lourde tâche à réaliser puisque seuls deux centres – Batna et plus ou moins Sétif – seraient prêts à recevoir les équipements. Lesquels nécessitent une grande technicité dans l'installation, les essais et l'utilisation. Ce qui demande du temps. Arriver donc à réaliser 22 centres d'ici à 2014 relève, selon les spécialistes, d'un véritable exploit. Il serait plus raisonnable, en attendant ces nouveaux établissements, de doter les centres déjà fonctionnels de nouvelles machines, ce qui leur permettra de doubler leurs capacités. Actuellement de nombreux malades de l'Est, de l'Ouest, du Centre et du Sud se rabattent sur les deux principaux centres qui sont le CAC de Blida et le CPMC. Les machines tournent H24, les manipulateurs aussi, mais cela n'a pas permis de régler le problème puisque les rendez-vous pour la consultation sont lointains, au CPMC. Un sérieux problème qu'on n'arrive pas encore à solutionner, alors que la maladie n'attend pas. «On ne peut pas refuser de donner des rendez-vous. Ce n'est pas de ma faute que cela puisse arriver jusqu'à février-mars 2013. Le service de radiothérapie du CPMC tourne actuellement au maximum (160 malades par jour) et avec les nouveaux équipements, on pourra arriver à faire 230 malades par jour, mais cela est encore insuffisant pour répondre à toute la demande», nous répond le Pr Afiane, chef du service radiothérapie au CPMC. Le programme de renouvellement des équipements vétustes (plus de 20 ans) a été étalé dans le temps pour éviter l'arrêt de l'activité. «Nous avons changé nos équipements sans trop ralentir l'activité.» Le coût avoisine les 70 milliards de centimes. Le CPMC a formé ses personnels et ambitionne de mettre en place les techniques modernes d'irradiation. Le Pr Afiane interpelle le ministère de la Santé pour que tout soit mis en œuvre pour assurer la maintenance de ces équipements et l'accès aux soins à tous les Algériens dans leur pays avec la collaboration du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité dans le cadre d'un conventionnement dans les structures privées.