La contrefaçon a pris des proportions alarmantes ces dernières années, fragilisant l'économie nationale et décourageant les investisseurs privés. Le piratage informatique fait également des dégâts auxquels l'Algérie est de plus en plus sensible. Toujours dans ce registre sensible qu'est la propriété intellectuelle, la question des marques de fabrique, des brevets et des droits d'auteur attire de plus en plus l'attention. Quel bilan et quelles perspectives pour la protection de la propriété intellectuelle en Algérie ? «Des forces et des faiblesses», réponse comprise dans le titre d'un séminaire qui s'est tenu hier à la faculté de droit de Ben Aknoun pour, justement, débattre de la problématique de la propriété intellectuelle en Algérie, à J-10 de la Journée mondiale qui lui est consacrée, le 26 avril de chaque année. «Le cadre juridique pour la protection de la propriété intellectuelle en Algérie existe, mais il comporte des zones d'ombre qu'il faut impérativement explorer et rattraper, au vu de l'expansion des phénomènes de contrefaçon et de piratage informatique auxquels fait face notre société», explique d'emblée le professeur Amor Zahir, président du Laboratoire des propriétés intellectuelles de la faculté de droit d'Alger, organisatrice de l'événement. La rencontre a réuni des enseignants de la faculté, des chercheurs du Laboratoire des propriétés intellectuelles mais aussi un représentant de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA). Les conférenciers ont, tour à tour, évoqué l'évolution du cadre juridique de la protection de la propriété intellectuelle en Algérie. Ainsi, de nombreuses réflexions ont été exprimées sur l'application de la législation algérienne, notamment sur des questions telles que la copie privée (reproduction des œuvres artistiques et littéraires), les actions de contrôle pour lutter contre la contrefaçon, des réflexions autour de l'arsenal juridique en vigueur autant sur les droits d'auteur et droits voisins que sur la propriété industrielle (marques, brevets, etc.). Le professeur Amor Zahir, organisateur de l'événement, n'a pas manqué de préconiser un audit stratégique pour compléter et améliorer l'arsenal juridique déjà en vigueur.