Comme il fallait s'y attendre, la campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain n'a pas connu d'engouement à Bouira. La population ne fait pas montre d'un grand enthousiasme. Au quatrième jour, la campagne n'a toujours pas atteint son rythme de croisière. Face à une population totalement indifférente par la chose politique, les 51 têtes de liste représentant 39 partis politiques et 12 listes indépendantes, engagés dans ces joutes électorales, en course pour les 9 sièges de député, tentent tant bien que mal de faire du neuf avec du retapé. Hormis quelques affiches placardées çà et là, rien ne semble indiquer qu'un rendez-vous politique qualifié d'«historique» approche. Les panneaux d'affichage restent vides. C'est une entame morose, comme en témoignent d'ailleurs des citoyens et même des candidats. A travers toute la région, aucun signe n'indique que la wilaya de Bouira vit au rythme d'une campagne électorale. En outre, les salles et les places publiques, mises à la disposition des nouveaux «postulants» à la députation par les autorités locales pour abriter leurs meetings et essayer de convaincre et inciter les électeurs d'aller voter le 10 mai, sont pratiquement vides. «Les citoyens ne sont pas intéressés», dit un candidat d'une liste indépendante, qui ajoute : «Même le président de la République ne pourra pas remplir une salle...» Notre interlocuteur indique que le meilleur moyen de sensibiliser les gens est le travail de proximité. Il est utile de souligner que plusieurs panneaux d'affichage ont été dégradés dans plusieurs régions de la wilaya. Une situation qui justifie de plus en plus un taux record d'abstention au prochain scrutin. Afin de mieux sensibiliser le citoyen à mettre son bulletin dans l'urne, certains candidats ont opté pour la campagne de proximité, jusque-là appelée «porte-à-porte». «Une candidate a sillonné à une heure tardive de la nuit tous les quartiers de Sour El Ghozlane pour tenter de convaincre les citoyens de son programme», a déclaré un citoyen de la ville. «C'est un véritable cirque. Ils ne nous ont jamais rendu visite durant le dernier mandat et maintenant ils viennent comme des mendiants qui demandent l'aumône nous solliciter afin d'aller voter. Nous avons déjà entendu ce discours», se désole un cadre dans une entreprise.