Des œuvres où l'humour n'est jamais très éloigné. Le cinéma italien, dans ses différentes expressions, a toujours intéressé et fasciné les cinéphiles algériens. Cela concerne autant les écoles majeures, comme le néo-réalisme ou la comédie à l'italienne, que les genres essentiellement liés aux préoccupations commerciales de l'industrie du cinéma (bien que comprenant quelques pépites), comme les péplums ou les western-spaghettis. Un des points forts de la filmographie de ce pays est d'avoir su montrer que l'on pouvait produire des œuvres à fort contenu en en faisant d'immenses succès populaires. Le cinéma italien actuel s'inspire encore de cet héritage en s'adaptant à l'évolution contemporaine du septième art. Mais il demeure méconnu en Algérie en raison des problèmes de distribution. Les quinquagénaires algériens se souviennent encore qu'ils pouvaient voir en salles, à quelques mois de leurs sorties en Italie, les films de la comédie italienne réalisés par des géants comme Monicelli, Risi, Scola, Comencini, etc. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où nous n'avons pas accès aux nouveautés du cinéma italien. Celui-ci continue, malgré la déconfiture des grands studios de Cinecittà, à produire des films novateurs et, en tout cas, de bons films. Dès le début des années quatre-vingt-dix, mais notamment dans les années deux mille, on a commencé à parler d'un renouveau du cinéma italien et d'une résurrection, sous des formes différentes, de la comédie à l'italienne. L'Oscar du meilleur film étranger, décerné en 1990 à Cinéma Paradisio de Giuseppe Tornatore, puis, en 1992, à Mediterraneo de Gabriele Salvatores, ont constitué des marqueurs (ou des déclencheurs ?) de cette reprise et la réapparition de films d'auteur, notamment avec le travail de Nanni Moretti, Palme d'Or 2000 avec La Chambre du fils a confirmé la tendance. Et ce n'est pas un hasard si cet acteur, réalisateur et producteur, a été retenu cette année par le Festival international de Cannes pour être le Président de son jury. L'Institut culturel italien offre aux professionnels du cinéma et aux artistes une superbe occasion de découvrir et d'apprécier la filmographie italienne récente à travers les Lundis du Cinéma italien, organisés du 16 avril au 28 mai* dans le cadre du Théâtre de l'ambassade d'Italie, décoré de célèbres affiches du cinéma italien. Ce programme, dont les séances se tiennent toutes à 20 heures, est une sélection des meilleurs films italiens réalisés en 2010/2011, primés dans les plus importants festivals et présentés en VOSTF (version originale sous-titrée en français). Le cycle, entamé avec Scialla de Francesco Bruni (comédie, 2011), propose six autres longs métrages de fiction : Le Premier qui l'a dit de Ferzan Ozpetek (drame-comédie, 2010) ; La kryptonite nella borsa d'Ivan Cotondi (comédie dramatique, 2011) ; Gianni et les femmes de Gianni De Gregorio (comédie, 2011) ; L'Entrepreneur de Giuliano Montaldo (drame, 2011) ; Personne ne peut me juger de Massimiliano Bruno (comédie, 2011) ; et, enfin, La scomparsa di Pato' de Rocco Mortelliti (policier, 2010). Un programme alléchant où l'humour n'est jamais très loin, même dans les situations les plus dures. A se demander si, finalement, ce n'est pas cet humour qui serait la marque de fabrique du cinéma italien. *Cycle destiné aux professionnels du cinéma et aux artistes. Demandes d'inscription : [email protected]