La production de poisson est tombée à 10 000 tonnes en 2011, dans la wilaya de Boumerdès, après avoir atteint 17 000 tonnes en 2006 et près de 16 000 t. en 2007 . Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques occupe toujours la queue du peloton en matière de développement dans la wilaya de Boumerdès. Les ressources que recèle la région dans ce domaine ne sont pas exploitées à bon escient. La production de poisson dans la wilaya, tous genres confondus, reste en deçà des besoins de la population locale. Elle a régressé à 10 000 tonnes en 2011 après avoir atteint 17 000 tonnes en 2006 et près de 16 000 t. en 2007. La chute de la production d'année en année n'est, selon certains, que le résultat de l'absence de vision et d'une réelle politique permettant le décollage de ce secteur névralgique. Les infrastructures portuaires réalisées jusque-là dans la wilaya ne répondent nullement aux attentes des professionnels de la pêche, dont le nombre (3 706), n'a pas changé depuis 2010. Les projets structurants, telles que les halles, les poissonneries annoncées en grande pompe par les responsables du secteur peinent toujours à voir le jour. Ce qui s'est répercuté négativement sur l'activité commerciale des produits de la mer, notamment en ce qui concerne le volet stockage et transformation. Les ports de Zemmouri et de Dellys sont saturés et attendent d'être aménagés depuis plusieurs années. Leur capacité d'accueil est très limitée, d'où la nécessité d'y engager des travaux d'extension. En sus de l'exiguïté, les armateurs se plaignent des difficultés d'accès aux quais, notamment lors des périodes de perturbation du climat. Comme ils déplorent les retards pris pour l'ouverture de la halle à marrée, réalisée pour améliorer leurs conditions de travail et réorganiser la chaîne de commercialisation des produits halieutiques. Dotée de toutes les commodités, cette infrastructure permettra, une fois mise en service, le traitement de plus de 15 000 tonnes de poisson par année. À Dellys, les marins relèvent l'absence d'une poissonnerie répondant aux normes et les difficultés qu'ils endurent pour accoster leurs embarcations à cause de l'exiguïté du port. Les mêmes préoccupations sont également exprimées par leurs camardes de la commune de Cap-Djenet dont le port tarde à être réceptionné depuis plusieurs années. Le problème d'ensablement survenu avant l'achèvement du projet n'est pas encore résolu malgré les moyens mobilisés par l'Etat pour ce faire. Certains expliquent cet état de fait par l'infaisabilité des études techniques et le manque de concertation entre les services concernés. Le phénomène de l'avancée du sable vers les quais aurait dû ne pas avoir lieu si l'on a pris en compte l'avis des marins qui avaient proposé la réalisation du projet du côté est de la ville. Aujourd'hui, ce sont ces derniers qui en payent les frais. Eux qui exercent leurs activités dans des conditions déplorables depuis belles lurette. «L'Etat n'a rien fait pour nous. Et en sus de cela il a empêché le patron de Cévital de lancer le projet de Cap 2015 pour absorber le chômage et sortir la région de sa léthargie», tempête un jeune de la localité. Le retard que connaît ce secteur peut être constaté également à travers les lenteurs qu'accusent les projets de firmes aquacoles et des plages d'échouages prévus sur les côtes des communes de Boumerdès, Zemmouri, Corso, Boudouaou El Bahri, Afir, etc. La seule firme opérationnelle dans la région est celle de Cap Djenet, lancée par un investisseur privé en partenariat avec une entreprise Espagnole. La direction de la pêche avait annoncé aussi la réalisation de trois poissonneries et des halles à Dellys et à Cap Djenet dans le cadre du programme quinquennal en cours pour réguler le marché des produits de la mer, mais aucune infrastructure n'a vu le jour. Les pouvoirs publics n'ont donc pas fait grand-chose à même de permettre à la population locale de tirer profit des richesses que recèle le littoral de la wilaya. Le bilan des activités de la direction de la pêche durant l'année écoulée ne fait état, paradoxalement, d'aucune réalisation. Les responsables en charge du secteur au niveau local parlent de la réception d'un marché de vente de poisson à Zemmouri El Bahri, d'un choix d'un terrain de 20 ha dans la même localité pour la construction d'un pôle de pêche et de la délivrance de quelques aides et autres autorisations pour la relance des investissements.