Les citoyens de nombreuses localités réclament la réouverture des bureaux de poste fermés ces dernières années en raison de l'insécurité. Sur les 16 bureaux de poste qui ont été fermés ces dernières années dans la wilaya de Tizi Ouzou, suite aux récurrentes attaques terroristes contre ces structures, deux seulement ont été remises en service. 8 autres ont été réhabilitées et attendent d'être rouvertes au public. Il s'agit des bureaux de poste de Tamdikth, dans la commune de Boghni et d'Ighil Bouzrou, dans la commune de Ben Aïssi. Pris pour cible par les terroristes et autres bandes organisées, 16 agences ont subi vol et destruction. Face à l'acharnement des groupes armés sur ces bureaux de poste des localités isolées, notamment, les pouvoirs publics n'avaient pas trouvé mieux que de les mettre hors service, n'ayant pas de structures de sécurité dans les régions ciblées. Depuis, les opérations financières ont été transférées dans d'autres agences. Seule la remise du courrier et des mandats postaux est assurée. Les rares bureaux qui n'ont pas été fermés fournissent leurs prestations à travers des fenêtres grillagées. Un service limité qui contraint les citoyens au déplacement vers les centres urbains. Abandonnées, la plupart des structures qui ont été fermées ont été livrées au saccage et aux aléas du temps. C'est le cas des villageois d'Aït Abdelmouméne, dans la commune de Tizi N'Tlata, qui se rendent dans les communes de Béni Douala ou à Maâthkas. Ceux de Bouhinoune qui est à 5 km seulement du chef-lieu de la willaya, se rendent à Tizi Ouzou. Le bureau d'Ait Mahmoud, 20 km au sud de Tizi Ouzou, a subi deux attaques à mains armées dont une s'est soldée par la mort de deux personnes, un employé des postes et un jeune citoyen du village de Taguemount Azouz. Il y a quelques semaines, la population de la daïra de Makouda, à 17 km à l'est de Tizi Ouzou ont manifesté leur colère quant à la fermeture des bureaux de poste de proximité situés dans les différentes communes de cette localité. A l'exemple de celui de la daïra de Béni Douala, qui n'arrive plus à satisfaire les prestations dans de bonnes conditions d'accueil, car débordé par l'ampleur de la demande des villageois de cette commune. A ce titre, «les pouvoirs publics ont privilégié la facilité à une solution durable», a commenté le député Boudaréne dans une lettre adressée au début de l'année au ministre de la poste et des technologies de l'information et de la communication. Pour lui, «il s'agit là d'une solution facile qui pénalise la population d'autant que les bureaux de poste auxquels les citoyens sont appelés, désormais, à s'adresser n'y sont généralement pas préparés pour accueillir beaucoup de clients». En réponse à la dite lettre, en février dernier, le ministre Moussa Benhamadi, a reconnu toutefois, qu'«il a été décidé de fermer ces bureaux de poste comme dernier recours pour éviter les holdups et assurer la sécurité du personnel et des citoyens, car il s'est avéré difficile de les sécuriser à cause de l'inexistence de structures de sécurité dans ces région», avant d'indiquer que la réouverture des 8 autres bureaux dépend de l'amélioration de la situation sécuritaire dans la région.