Vendredi 13 avril, deux lionceaux de l'Atlas sont nés au Jardin zoologique de Rabat. Ils se portent bien. A la fin de l'année dernière, le 30 décembre, des triplés avaient vu le jour dans ce parc où semble parfaitement s'adapter l'espèce, considérée comme complètement éteinte à l'état sauvage. Les deux derniers lionceaux portent à 29 le nombre d'individus vivant en captivité dans ce parc, qui détient ainsi le plus grand groupe de lions de l'Atlas, encore appelé lion de Barbarie ou de Numidie. Quelques zoos comme ceux de la Tête d'Or à Lyon ou des Sables d'Olonne (France) possèdent des vrais lions de l'Atlas considérés comme à 100% purs, car provenant tous de la ménagerie royale du Maroc qui a joué un rôle insoupçonné pour la conservation de cette espèce. Ailleurs, on trouve surtout des hybrides. Le lion de l'Atlas (Panthera leo leo) est le roi des lions. C'est le plus beau et le plus puissants des lions d'Afrique. Il se distingue nettement par sa grande crinière noire très fournie qui descend jusqu'au milieu du ventre. Il vivait dans les montagnes de l'Afrique du Nord d'où il a disparu au début du siècle dernier, victime de chasse et de safaris comme celui de l'inénarrable Tartarin de Tarascon, héros d'Alphonse Daudet inspiré des histoires rapportées des chasseurs de lions en Algérie pendant la colonisation. Le dernier spécimen abattu est difficile à localiser. On parle du dernier lion de l'Atlas tué en 1943 à Tizi Nchika près d'Oujda au Maroc, mais il aurait été encore aperçu au milieu des années 1950 près de Khenchela. Selon d'autres sources, le dernier a été abattu dans les monts de Seraïdi (Annaba) en 1880. Le lion de l'Atlas est aussi le lion de César, c'est lui que combattaient les gladiateurs dans les arènes de la Rome antique et que l'on peut voir sur les fresques de cette époque. Récemment, des chercheurs britanniques ont pu mettre en évidence, grâce à la génétique, à partir de squelettes retrouvés dans la Tour de Londres, que ceux qui y vivaient au Moyen Age était des lions de l'Atlas. Le programme de conservation marocain a envisagé une réintroduction de l'espèce dans son habitat naturel, mais cela est-il vraiment possible lorsque l'on sait ce que sont devenues les magnifiques forêts du Maghreb ?