Un exercice de simulation d'accident radiologique s'est déroulé hier à l'Unité nationale d'instruction et d'intervention de la protection civile à Dar El Beïda (Alger), dans le cadre des travaux du premier atelier sur le développement des capacités nationales pour répondre à des situations d'urgences nucléaires et radiologiques, clôturés aujourd'hui. Scénario de l'exercice : collision entre un véhicule et un camion transportant des sources radioactives (cobalt et caesium). Il faut tout de suite coordonner les actions pour maîtriser l'incendie, délimiter les périmètres de sécurité, mettre en place le dispositif médical, alerter le public, prévenir rapidement les risques de contamination. « La simulation et l'atelier qui a rassemblé 15 organismes et institutions sont organisés par le Commissariat à l'énergie atomique (COMENA) et la Protection civile. L'exercice vise à perfectionner la coordination entre les différents acteurs en cas d'urgence radiologique », explique Bradaï Kheira, sous-directrice Risques majeurs à la Protection civile et également coordonnatrice de projet avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Deux experts de l'AIEA ont assuré le suivi de cours qui ont débouché sur l'exercice d'hier. L'Algérie, avec 13 autres pays africains, fait partie d'un projet régional de développement des capacités mobilisables pour faire face à un risque nucléaire ou radiologique. Projet piloté par l'AIEA. « Nous préférons parler d'urgences radiologiques, car l'Algérie n'est pas un pays nucléaire », indique M. Medjkane, responsable de l'information à la Protection civile. La menace nucléaire ne devrait provenir que du sud de l'Europe, hautement « nucléaire », avec l'implantation de plusieurs centrales nucléaires. La Protection civile a installé un réseau d'alerte à travers ses unités côtières pour prévenir le risque de nuages radioactifs provenant du nord de la Méditerranée. La Protection civile a également équipé chaque unité de wilaya de contaminamètre, appareil servant à détecter les sources radioactives. Des officiers de radio-protection ont été formés et affectés à travers le territoire. Les régions de Berriane et de Draria, proches des deux réacteurs nucléaires Nour et Salam, sont entourées de plusieurs périmètres de sécurité pour prévenir tous les risques même si leur puissance reste modeste, respectivement 1 mégawatt et 15 mégawatts. Le COMENA et la Protection civile organisent régulièrement des exercices de simulation. « Ces actions de prévention répondent au cadre législatif qui évolue vers la conformité avec la réglementation internationale », signalent des cadres du COMENA.