En matière de prévention et de lutte contre le dopage, la FIFA, et donc ses associations membres soumises au même règlement, a toujours eu une position claire : éradiquer le dopage dans le football. Cette volonté, érigée en principe immuable par le président J.S. Blatter, le Dr Michel D'Hooghe (président de la Commission médicale) et le Pr J. Dvorak (président du F-Marc), s'est tout de suite traduite dans les faits lors de la CM 1994 par la sanction exemplaire à l'encontre de Diego Armando Maradona, l'emblème du sport-roi a cette époque. En tant que membres de cette respectable institution, nous avons le devoir de protéger les joueurs et de faire en sorte qu'ils puissent concourir à armes égales. La FIFA, et donc aussi la FAF, sait que les footballeurs sont des personnes ambitieuses et indépendantes. Leur stratégie antidopage est donc basée sur l'éducation et la prévention. Tout en respectant la dignité et la vie privée de chaque joueur soumis aux tests, il s'agit de baser toutes les décisions sur les aspects spécifiques du football, sur des preuves scientifiques et sur l'analyse de statistiques avérées. Dans la pratique du football, la responsabilité dans la lutte contre le dopage est soutenue par une réglementation stricte, par une collecte permanente de données et par la recherche de preuves. Le nombre total d'échantillons recueillis et analysés chaque année dans le football (d'après les statistiques de l'AMA) permet de calculer l'incidence des échantillons positifs. Au total, l'incidence d'échantillons positifs dans le football est faible, bien au-dessous de 0,4 % au cours des dernières années (2004 : 0,34 %, 2005 : 0,33 %, 2006 : 0,32 %, 2007 : 0,36 %, 2008 : 0,23 %). En 2009, 32 526 tests de dopage ont été effectués dans le football à l'échelle internationale. D'après la base de données de la FIFA, 68 échantillons (0,21%) se sont révélés positifs, dont 5 (0,02 %) pour les stéroïdes anabolisants. En général, le cannabis et la cocaïne, drogues dites «sociales» ou même parfois «conviviales» (?..), représentent entre 70 et 80 % des résultats positifs des tests. Nous avons eu à en faire l'amère expérience à propos de contrôles effectués auprès de nos «élites». Au vu du nombre de joueurs, du calendrier et du pourcentage très bas, voire infinitésimal, de résultats positifs, le système de tests individuels s'avère aussi coûteux qu'inefficace. Les contrôles antidopage réalisés à l'improviste auprès des équipes de l'élite n'ont qu'un court effet dissuasif. Dans les catégories inférieures du football, l'éducation et la prévention doivent être les principaux outils de la lutte antidopage ; avec certainement un meilleur impact qu'une politique de contrôle tous azimuts peu efficace et extrêmement coûteuse. Profil stéroïdien individuel : l'avenir… La FIFA et un certain nombre de laboratoires respectables et respectés, tels que le laboratoire suisse d'analyse du dopage (LAD), dirigé par notre ami Martial Saugy, ont récemment passé en revue les moyens de dépistage des drogues au cours des procédures liées au football et ont mis au point une nouvelle approche. Le principal et nouvel objectif sera de déterminer le profil stéroïdien individuel des joueurs. D'autres disent «profil sanguin» ou même «passeport sanguin»… Nous n'apprécions que modérément. Des modifications ont été apportées à la procédure hors-compétition, un contrôle antidopage. Les tests pré-compétition (GCPC) sont dorénavant réalisés conformément à l'annexe D, art. 1, al. 2c du règlement antidopage de la FIFA. Tous les joueurs de toutes les équipes d'une future compétition sont testés afin d'être en mesure de comparer leur profil stéroïdien avec les échantillons qui seront pris plus tard au cours d'autres phases de cette même compétition. Pour les contrôles en compétition, deux joueurs de chaque équipe seront testés à chaque match en accord avec le Règlement antidopage habituel (voir l'annexe E, art. 1). Le profil stéroïdien est composé des stéroïdes anabolisants - androgéniques liés à la testostérone (T) et à son métabolisme excrétés dans les urines. Les stéroïdes principaux constituant le profil stéroïdien sont : Testostérone, Epitestostérone (E), Androstérone, Etiocholanolone, 5a-androstane-3a, 17b-diol 5b-androstane-3a et 17b-diol. En outre, certains ratios impliquant ces stéroïdes, comme le rapport T / E, sont également utilisés pour établir le profil. Le profil stéroïdien individuel est la détermination de ces marqueurs sélectionnés sur un athlète en particulier. «…Le profilage stéroïdien est une méthode précise et fiable pour établir le modèle stéroïdien d'un joueur, et cette méthode nous permettra bientôt de détecter toute manipulation liée à l'utilisation d'hormones stéroïdiennes dans le football professionnel», a déclaré le Dr Martial Saugy, chef du laboratoire. Je ne vois pas de meilleure conclusion à cette tentative d'expliquer le plus simplement possible un sujet si complexe… [email protected]