Après des tours de pistes éliminatoires, la meilleure a été désignée lors de la finale regroupant le modèle de la plus belle robe de chaque collection en lice. En collaboration avec l'Angem et la Chambre d'artisanat et des métiers (Cam) de Béjaïa, l'Etablissement Sidi Ali a organisé le 19 avril dernier, la 4e édition du concours de la plus belle robe kabyle dans sa salle des fêtes de Guendouza, dans la commune d'Akbou, à l'occasion de la célébration du 32e anniversaire du printemps berbère. Esthétique, élégance et raffinement ont été au rendez-vous de ce festival du prêt à porter dédié aux habits traditionnels de la femme kabyle qui a gagné au fil des années en envergure de par son organisation, le nombre de participantes et la qualité du travail proposé. Le concours revêt désormais un caractère régional eu égard à la contribution de couturières venues pratiquement des quatre coins de la Kabylie puisque les wilayas de Bouira, Tizi-Ouzou et Bejaïa y sont représentées. Leur objectif : convaincre un jury composé des représentantes de la Cam, de l'Angem et du Cfpa d'Akbou en vue de décrocher le Paon d'or. L'animateur Ryad Hadri au micro et Farid le DJ au clavier, profitant d'une sonorisation impeccable, rythmeront l'ambiance familiale au grand bonheur de la gent féminine, tous âges confondus, ayant répondu volontiers présentes. Des créatrices de mode défilent avec leurs mannequins maison parés de leurs plus beaux atours aux couleurs chatoyantes sur le tapis rouge qui leur a été déroulé pour la circonstance. Des habituées du concours se disputent le trophée à de nouvelles qui débutent l'aventure en espérant monter sur le podium et se faire un nom dans le milieu de la haute couture. Entrer dans ce monde professionnel restreint pour mériter ce label tant courtisé n'est certes pas aisé tant les exigences du métier sont draconiennes. Mais l'heure est à la découverte et à l'encouragement des talents prometteurs. La perfection au féminin en matière de nouvelles tendances branchées made in Kabylie viendra avec le temps. Après des tours de pistes éliminatoires, la meilleure a été désignée lors de la finale regroupant le modèle de la plus belle robe de chaque collection en lice. Le Paon d'or a été décerné à Mme Naït Larbi Zahra de Ain El Hammam (Tizi-Ouzou), dont la robe kabyle s'inspirant de celle des Ouadhias, a été plébiscitée par les membres du jury. Avec ses 34 ans d'expérience dans le prêt à porter Nord-africain en général et dans l'habit traditionnel kabyle en particulier, elle nous fera remarquer à l'issue du défilé qu'«une touche de modernité mariée au cachet traditionnel d'une robe kabyle ne fera que la rehausser en la mettant au goût des nouvelles générations dont la mentalité apprécie un brin d'innovation. L'essentiel étant de sauvegarder ses couleurs représentatives de notre repère culturel». Les Paons d'argent et de bronze sont revenus respectivement à Mme Benmahrez Nadia d'Akbou et Mme Boukansi Maya de Azazga. Pour Mahmoud Sid Ali, gérant de l'établissement organisateur «notre satisfaction est double : la manifestation culturelle s'est déroulée dans de bonnes conditions et la participation s'est élargie à toute la Kabylie. L'espoir de voir la robe kabyle gagner la place quelle mérite et faire contrepoids à la robe contemporaine, notamment lors des soirées mondaines ou des fêtes de mariage, est permis». Encore faut-il que l'Etat soutienne la formation de couturières, stylistes et modélistes en vue de promouvoir ce riche patrimoine vestimentaire légué de mère en fille par leurs aïeux. Car pour l'instant, les créatrices affirment pour la plupart être en même temps les artisanes de la broderie, de l'agrément ornemental et du modélisme. Professionnaliser le métier, en un mot, est une condition sine qua non à même de permettre à la filière de sortir du carcan stérilisant des représentations folkloriques de circonstance.