A partir de sa cellule de la prison de Serkadji où il est incarcéré depuis une année, l'ancien directeur général de Biotic (filiale de Saidal), Rachid Zaouani, lance un appel au président de la République et lui fait part de «la profonde injustice» dont il aurait été victime pour avoir été jugé et condamné à 7 ans de prison ferme par le pôle judiciaire spécialisé de Sidi M'hamed près la cour d'Alger, en février dernier. A la veille de son procès en appel prévu demain, M. Zaouani se plaint auprès du président de la République, dans une longue lettre remise par sa famille à notre rédaction, «de l'injustice qui a caractérisé le traitement du dossier de partenariat Biotic-Solupharm, à l'endroit d'actes de gestion sains, règlementaires et exécutés en pleine application des orientations politiques et stratégiques du groupe public Saidal et de sa filiale Biotic, qui s'occupe de la fabrication de médicaments algériens». Et d'ajouter : «Voilà le drame d'un gestionnaire, évoluant dans un espace naturel, exécutant en pleine lumière des organes de gestion et des commissaires aux comptes dans l'intérêt suprême de Saidal et de la nation, se retrouve en prison.» M. Zaouani s'interroge pour quel délit il a été lourdement sanctionné : «On nous reproche d'avoir appliqué le nom commercial d'un produit fabriqué en partenariat, nom commercial enregistré par Biotic au niveau de l'Inapi, à ce même produit qui appartient au partenaire et dont il a la paternité de la marque. Il n'y a pas de cession de nom commercial. Il s'agit d'un partenariat où chaque partenaire veille à ses intérêts dans le cadre d'une politique et d'une stratégie. Le verrouillage du nom commercial, dans ce cas, est une mesure de sécurité.» Et de signaler que Saidal n'a pas subi de préjudice : «Ces actes reflètent exactement l'exécution des orientations politiques et stratégiques du groupe Saidal. Ni témérité ni dilapidation, ni nuisance ni préjudice, il s'agit tout simplement de gestion des affaires d'une entreprise dans les règles de l'art.» Et de rappeler que depuis sa nomination à la tête de Biotic (en 2003), en collaboration avec d'éminents cadres, Biotic a développé plus de 130 médicaments entre 2005 et 2009, avec des prix à la consommation 3 à 5 fois moins élevés que ceux de produits similaires importés. «A quoi a servi mon éviction et mon emprisonnement sinon à freiner l'activité de développement de nouveaux produits, pierre angulaire du plan de développement du groupe public Saidal dont vous avez été le promoteur. Il est indéniablement clair qu'il s'agit d'un faux dossier et d'une fausse instruction, avec au bout une sanction lourde. Comment peut-on dire que Saidal a subi un préjudice pour un médicament qui ne nous appartient pas ?» Et d'exhorter le premier magistrat du pays de diligenter une commission d'enquête afin «d'établir la vérité, toute la vérité».