Le groupe égyptien Orascom Telecom Holding continue son expansion en Algérie. Après avoir investi dans la téléphonie mobile et le secteur des matériaux de construction (ciment), il fait son entrée dans le marché de la téléphonie fixe. Mais le groupe dirigé par le richissime homme d'affaires Naguib Sawiris ne compte pas s'arrêter là. Dans cet entretien, il nous dévoile d'autres projets dans l'immobilier à usage de bureaux et un projet d'investissement de 750 millions de dollars pour la réalisation de la plus grande usine de production d'engrais en Afrique et au Moyen-Orient avec la compagnie pétrolière nationale Sonatrach. Le groupe est en pourparlers avec de grandes banques internationales pour investir dans le secteur bancaire algérien. Djezzy, sa filiale de téléphonie mobile, n'est pas en reste. La maison mère compte y injecter pas moins de 400 millions de dollars en 2006. Il nous a révélé, en outre, qu'Orascom n'attend que l'ouverture du champ audiovisuel pour créer sa chaîne de télévision. Après la téléphonie mobile, vous avez investi dans le fixe. Quelle appréciation faites-vous de cet investissement ? Nous sommes très fiers de cet investissement avec l'opérateur historique Telecom Egypt. La libéralisation du secteur des télécommunications en Algérie est l'expérience la plus réussie dans le Moyen-Orient. Vous aviez indiqué que vous alliez investir un milliard de dollars dans ce secteur... Ça dépendra de la concurrence. Algérie Télécom est devenue très agressive dans ses prix. Elle est appelée à être privatisée et doit être donc rentable. Nous estimons que si elle continue à pratiquer ces prix dans le mobile et le fixe, elle ne sera pas rentable et la privatisation va échouer. Nous devons faire très attention dans nos investissements. Telefonica, France Télécom et peut-être même Telecom Egypt semblent être intéressés par l'ouverture du capital d'Algérie Télécom. Je crois que sa privatisation sera réussie et ce sera bénéfique pour le marché de la téléphonie fixe où il y aura une meilleure compétitivité qui profitera aux consommateurs. Qu'en est-il de votre filiale Djezzy. Comptez-vous faire d'autres investissements ? Nous allons lancer incessamment le GPRS et l'EDGE. Nous envisageons aussi d'autres services liés à l'internet. Cette année, nous allons investir 400 millions de dollars. Djezzy est notre plus importante filiale. En dehors de la téléphonie, quels sont vos investissements en Algérie ? Orascom Construction a investi dans un grand projet d'engrais avec la compagnie pétrolière Sonatrach. Ce sera la plus grande usine dans toute l'Afrique et au Moyen-Orient pour un investissement de 750 millions de dollars pour la production d'ammoniac et d'urée. Nous allons investir également dans les ports, car nous estimons qu'ils ont besoin d'être rénovés. Il faut les moderniser, car l'Algérie va devenir un grand pays exportateur. Nous exportons nous-mêmes du ciment et nous allons exporter une partie de notre production d'urée et d'ammoniac. Nous allons aussi investir dans l'immobilier à usage de bureaux, car nous avons constaté qu'il y a une forte demande dans ce domaine. On souhaite également investir dans le secteur bancaire. Nous sommes en train d'étudier cette possibilité avec de grandes banques internationales. Quand cette banque sera-t-elle créée ? Nous n'allons pas investir nous-mêmes, mais nous voulons conclure un partenariat avec de grandes banques internationales qui comptent investir en Algérie. Nous avons identifié nos partenaires. Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant. Vous avez aussi évoqué dans de précédentes déclarations la création d'une chaîne de télévision. Où en est ce projet ? Nous aimerions bien, mais la loi algérienne ne permet pas, pour l'instant, aux étrangers d'investir dans ce créneau. Dès qu'il y aura une ouverture dans ce domaine, nous allons investir dans la création d'une chaîne de télévision. Ce sera une chaîne généraliste et culturelle. Elle ne traitera pas de sujets politiques. Ce sera une bonne opportunité pour les artistes algériens de se faire connaître dans le monde arabe.