La question du mariage des filles mineures : une perspective socioculturelle et juridique», constituera le thème principal du colloque international sur le mariage des filles mineures qui se tiendra vendredi et samedi à Fès (200 km à l'est de Rabat. Le colloque vise à jeter la lumière sur les causes et les conséquences du fléau du mariage des filles mineures, à contribuer à la mise en œuvre du code de la famille (Moudawana) de manière adéquate et de prévoir des sanctions sévères contre toute infraction à la loi et à la violence contre les femmes, ont annoncé les organisateurs. La rencontre sera axée essentiellement sur la sensibilisation des parents, des écoliers, des acteurs associatifs, des jeunes et des moins jeunes, des ONG, des juges, des avocats, des membres du Parlement, des représentants du gouvernement et des décideurs à l'urgence de l'abrogation de l'article 20 de la Moudawana et de l'article 475 du Code pénal, précisent les organisateurs. Le premier article stipule que le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l'âge de la capacité matrimoniale (18 ans), tandis que le second permet à un violeur de choisir entre faire de la prison (5 ans au maximum) ou épouser sa victime, indique-ton. Plusieurs sous-thèmes seront débattus à cette occasion tels que «Le mariage des mineures et la violence contre les femmes et les filles», «L'examen du code de la famille et de son application», «Les procédures juridiques adoptées par les tribunaux», «Les causes et les conséquences des mariages de mineures», «Les moyens de lutter contre ces mariages illégaux», et «Le rôle des ONG et de l'Etat pour éradiquer ce fléau». Au Maroc, le code de la famille entré en vigueur en 2004, porte à 18 ans au lieu de 15 ans l'âge légal du mariage des femmes sauf dans des cas exceptionnels soumis à l'appréciation du juge. Selon le ministère de la Justice marocain, 41 098 actes de mariage de mineures avaient été conclus en 2010 au Maroc, contre 33 253 actes en 2009, soit une augmentation de 7845 cas représentant une hausse de 23,59%. Les statistiques dévoilées en mai 2011 par le ministère avaient révélé que les cas de mariage de mineures autorisées par les tribunaux suite à une enquête sociale avaient atteint le chiffre de 14 486, ceux autorisés suite à une expertise s'élevaient à 19 193 cas, tandis que ceux ayant nécessité à la fois une enquête sociale et une expertise avaient atteint 7419 cas. Réagissant à ces chiffres, la présidente de la Ligue démocratique pour les droits de la femme (LDDF), Mme Fouzia Assouli, avait indiqué à la presse que «ces chiffres sont une honte pour le Maroc. Ces mariages de mineures constituent une violation des droits de l'enfant.»